vendredi 27 juin 2008

Dans la limite...(suite et fin)



On peut considérer qu'Agnès D ayant eu la gentillesse de nous accueillir, cela lui donnait le droit à quelques fantaisies qui ont concouru à rendre cette soirée agréable. Ce qui n'était pas le cas de tout le monde.

Prenons par exemple T.J. Pour commencer, il regretta qu'il n'y ait que de la bière. Ensuite quand Alain D posa une bouteille de vin sur la table, T.J déplora qu'il n'y en ait pas deux. Au cours de la soirée, il se contenta de sortir quelques blagues, guettant, anxieux, leur effet sur l'assistance. J'ai eu beau me repasser la soirée, je n'ai pas souvenir d'une seule remarque constructive de sa part. A mon avis, il bénéficie de solides appuis dans la famille. Sa constante présence ne peut s'expliquer autrement.

A propos de constance, nous ne pouvons que saluer celle de E.D qui ne fait rien au rabais. Même si l'affaire des fûts et accessoirement celle des toilettes, de la salade dans les casse-croûtes, du t shirt, de l'éclairage, de la tente, des chaises, du parking ne sont pas encore réglées, il réussit tant bien que mal à épuiser l'ordre du jour. Nous lui en sommes tous reconnaissants, car dieu sait qu'il ne manque pas de préoccupations.

jeudi 26 juin 2008

Dans la limite des stocks disponibles (être et fût) 3



Si, comme nous l'avons vu, certains avaient des objectifs qui n'étaient pas en relation directe avec l'objet de la réunion, ces objectifs étaient identifiables et avaient le mérite d'exister. Par contre, d'autres semblaient là comme ils auraient pu être ailleurs. Leur présence ne semblait justifiée par aucun objectif, aucune motivation précise.

Prenons l'exemple de notre hôte Agnès D. A l'évidence, à sa mine réjouie nous pouvions deviner qu'elle était heureuse de nous accueillir et de nous offrir les délices d'un intérieur bien tenu, décoré avec goût et entièrement dédié à la convivialité. Ensuite, comme emporté par l'euphorie, elle tint à nous faire constater, une lueur de fierté dans le regard, que même ici, aux confins de l'Andelle, la connexion WIFI fonctionnait parfaitement. Provoquant les oh et les ah de l'assistance, elle se sentit encouragée à ouvrir le chapitre de ses vacances. C'est ainsi que munie de son portable, elle nous offrit une visite virtuelle du mobil home qu'elle avait loué sur internet. Sous nos yeux ébahis défilèrent, plus vrais que nature, les chambre, le coin cuisine, l'espace salle de bain, l'avancée détente- restauration, autrement dit la terrasse. Le tout au Guilvinec, symbole d'une Bretagne qui, loin d'avoir honte de ses traditions, a su préserver un art de vivre unique et proche de la nature. A ce titre, C.D lui précisa que si il y avait quelque chose à ne pas rater c'était bien la criée, ce que Alain D, imitant à la perfection le crieur, confirma.

Une quatrième et dernière chronique terminera ce compte rendu.

mercredi 25 juin 2008

Dans la limite des stocks disponibles (être et fût) 2



Il arrive parfois que l'objectif, par on ne sait quelle alchimie cérébrale, se transforme en une obsession frisant la pathologie. Prenons le cas de Alain.D, au demeurant charmant garçon, d'un commerce agréable et que rien ne semblait prédisposer au rewinding compulsif.

Lors de la dernière édition du "Rock est dans le pré", de redoutables leveurs de coude avaient contribué à écluser plus rapidement que prévu le stock de fûts de bière. Il était évident qu'il nous faudrait muscler notre jeu de fûts pour la prochaine édition en en augmentant le nombre. Ce qui était au début une légitime préoccupation devint chez notre ami A.D un souci de tous les instants dont il ne pouvait s'empêcher de faire part à tout interlocuteur un tant soit peu empathique. Comme notre camarade est arrivé en retard, cela nous a permis de passer en revue les principaux sujets. Mais à peine avait-il pris place que nous avons tous eu la sensation d'assister à une version revisitée de "Un jour sans fin". A.D nous fit part de son inquiétude concernant le nombre de fûts compte tenu du fait que...Bien évidement douze fûts constituaient une augmentation conséquente mais A.D tint à préciser que quinze fûts permettraient à n'en pas douter d'assurer le coup et que... Notre gars A.D attira notre attention sur le fait qu'il faudrait apporter un soin tout particulier au choix d'une bonne tireuse car...

Si j'ai bien compris, le nombre de fûts n'a pas encore été arrêté. Il est fort probable que nous devrons procéder à un vote.

mardi 24 juin 2008

Dans la limite des stocks disponibles (être et fût) 1




Hier soir, nous nous sommes réunis pour évoquer un certain nombre de points concernant l'organisation du deuxième festival "Le rock est dans le pré" qui aura lieu le samedi 30 août prochain.

Nous devions aborder la participation, l'intendance, le budget et autres sujets annexes. Compte tenu des emplois du temps et des obligations de chacun ce type de réunion se doit, en principe, d'être placé sous le signe de l'efficacité. Cette réunion a surtout mis en lumière que l'efficacité est une notion toute relative dont le sens varie d'une personne à une autre et ce surtout en fonction des objectifs individuels.

Comme toujours, je m'appliquerai à préserver le strict anonymat de chacun.

La réunion devant débuter à 19h30, il avait été demandé à chacun de ramener quelque chose à manger. Déballant ce qu'il avait apporté, il est rapidement apparu que manger était l'objectif que s'était assigné JB.C. En la matière, il avait fait preuve d'efficacité. Chargé de rapporter la charcuterie notre ami JB, bénéficiant certainement de soldes avant l'heure, déposa sur la table une tranche de pâté de cinq centimètres d'épaisseur, vingt rondelles de saucisson, dix tranches de jambon fumé et autant de jambon blanc. Non seulement notre gars JB semblait se réjouir du repas qui allait venir mais aussi de celui qu'il allait faire avec les restes. Toute la soirée, JB, plus connu dans le milieu sous le pseudo de "La fourchette", hésita entre sauce salade et mayonnaise, entre bière et vin, entre jambon fumé et blanc pour finir par ne plus choisir. A suivre...

vendredi 20 juin 2008

Intensité

Vous aurez remarqué que je n'écris pas de façon régulière, que parfois même il se passe plusieurs jours sans rien. Pourtant, et cela vous fera certainement plaisir, je pense à vous plus souvent que je n'écris. Voilà.
Il est vrai que je cède souvent à l'appel du canapé.

Tout simplement

Résumons la situation. Ce matin l'INSEE nous apprend que la croissance sera non seulement inférieure aux prévisions du gouvernement mais que de surcroît elle pourrait être nulle certains mois. L'inflation va se rapprocher de 4%. Les créations d'emplois vont fortement ralentir. Pour ce qui est du neuf, l'immobilier voit son activité et ses prévisions fortement chuter. Le taux des crédits immobiliers est en forte hausse. La consommation est moins dynamique. Le désormais célèbre pouvoir d'achat va au mieux stagner. Compte tenu que l'infation concerne essentiellement les produits de première nécessité, ce sont les personnes aux salaires les plus modestes qui vont supporter les effets d'une situation économique incertaine.
Notre amie Christine Lagarde nous assure que toutes ces prévisions sont par trop pessimistes et qu'elle se fait fort de relancer tout cela à l'aide d'une politique économique judicieusement ajustée.
Pourquoi ne pas nous dire tout simplement que la situation n'est pas celle que l'on espérait, que les engagements qui avaient été pris ne seront pas tenus et que plutôt que de piétiner rageusement les 35 heures, plutôt que de ridiculiser le dialogue sociale et ses acteurs, plutôt que de faire des français un peuple résigné, peureux et individualiste, il serait temps de construire, de proposer un projet de société qui soit autre chose qu'une succession de réformes qui sonnent comme des victoires aux oreilles de ceux qui les conçoivent.

mercredi 18 juin 2008

Espèce en voie de disparition



(photo prise au cours d'une promenade dans les rues de Trouville)

lundi 16 juin 2008

C'est qu'est-ce que j'dis



"Bon, moi ia pas, faut que j'lis" est une des célèbres phrases de Jean-Claude Convenant. Vous aurez certainement remarqué que le milieu du foot-ball recèle en son sein de nombreux JC.
Pendant la durée de l'actuelle compétition, les joueurs s'expriment, répondent aux questions des journalistes. Ces derniers jours, deux d'entre eux ont plus particulièrement retenu mon attention.
William Gallas, résolu et sans fioriture qui précise "Face aux hollandais (prononcez "face aux zolandais), i faut absolument qu'on prend les trois points".

Franck Ribéry, vantant les vertus du dialogue "Si ian a qui zont quelque chose à dire, faut qu'i parlent".

Par contre, vous n'avez peut-être pas remarqué que les propos du foot-balleur sont l'objet d'une profonde transformation lorsqu'ils bénéficient d'une retranscription dans la presse écrite. Ainsi, la phrase de Ribéry devient dans le Monde : Ribéry a invité ses partenaires à d'abord évacuer les doutes taraudant depuis deux jours les esprits français après le lourd revers contre les Pays-Bas.

jeudi 5 juin 2008

PIB





Lundi dernier, 19 heures. Comme souvent, je m'installe bêtement devant la télévision et je l'allume. Un rapide tour de chaîne et je tombe sur une émission qui fait partie d'une série. Une émission particulière, une émission qui touche à l'intime, cet intime qui est connu de tous mais que l'on ne partage pas. Le titre est "La fabuleuse histoire des excréments". Extrêmement instructif. Ce fut une révélation. J'ai eu la confirmation qu'il n'était pas obligatoire de se lever tôt pour contribuer au célèbre et vénéré Produit Intérieur Brut.

mercredi 4 juin 2008

Chronique du matin

Lors de la dernière chronique, je vous faisais part de certains désagréments qui étaient liés à la prise du petit déjeuner.
En dehors du bol qui se renverse, surtout si vous êtes le dernier à vous servir et que la cafetière est vide, vous avez d'autres sources de contrariété. Le filtre à café mal placé. L'eau passe directement du réservoir à la cafetière en évitant soigneusement la mouture. Au mieux vous obtenez une eau chaude légèrement teintée. Vous pouvez aussi être victime de la cafetière qui n'a pas été mise en route. Le preneur de petit déjeuner contrarié se reconnaît généralement par l'utilisation de formules et de mots qui dénotent l'agacement et le dépit extrêmes qui envahissent son esprit.

Il arrive que vous tombiez nez à nez avec le pot de confiture qui contient un repas complet. Outre la confiture, vous discernez du beurre, des miettes de pain, des restes de fromage blanc, un filament de nutella, un liquide qui peut être un mélange de chocolat et de café et quelques traces d'autres confitures, plus tout ce qui ne peut être repéré à l'oeil nu.

Le preneur de petit déjeuner n'est pas toujours solidaire et se croit souvent solitaire. Il va manger à sa faim sans se préoccuper de savoir si d'autres vont venir après lui. Si sa gloutonnerie provoque une rupture de stock, soit il quittera la table avant l'arrivée du prochain, soit, suite à votre plainte de n'avoir plus rien à manger, sans daigner vous regarder il vous répondra que vous n'aviez qu'à arriver plus tôt. Ceci est la remarque typique de l'adolescent en quête d'affirmation de soi.

Mais le petit déjeuner est aussi un moment de plaisir.

mardi 3 juin 2008

En rire ou en pleurer



Connaissez-vous Dominique Paillé? Il est l'un des trois porte-parole de l'UMP. Il a pour mission de nous expliquer, avec pédagogie, le sens des réformes entreprises par la majorité. Ainsi lorsque "les français" sont contre une réforme, notre gars Dominique arrive et explique que si "les français" sont contre c'est en raison d'un déficit d'explication et que si "les français" avaient compris le sens de cette réforme, à n'en pas douter il seraient pour. Faisant preuve de pédagogie, Dominique prend le temps de nous expliquer que l'on réforme pour notre bien, que, même si nous n'en sommes pas conscients, nous aimons la réforme. Il termine en nous précisant, pour ceux qui sont complètement bouchés, que de toute façon il n'y a pas d'autre solution.

Les 35 heures est le sujet à propos duquel notre ami Dominique intervient le plus en ce moment. Mais, comme tout pédagogue, il ressent parfois une certaine lassitude à toujours répéter la même chose. Il est alors tenté d'être elliptique, ce qui, vous l'allez voir, n'est pas sans risque.

A un journaliste qui lui demandait si le fait de négocier la durée du travail par entreprise n'était pas source d'inégalité, il répondit qu'aujourd'hui tous les salariés n'étaient pas à 35 heures, ce qui était une inégalité subie mais qu'en négociant entreprise par entreprise ce serait une inégalité choisie.

Pour ceux qui douteraient, et je les comprends, de la véracité de cette anecdote, je dispose du document audio de cette brillante saillie.

lundi 2 juin 2008

Je suis vierge

A l'origine, j'avais prévu de commencer ainsi "Je vous invite à pénétrer dans mon intimité." Cette phrase qui frôle, peut-être même touche, une vulgarité que des guillemets n'arrivent pas à cacher, ne doit son illusoire ambiguité qu'à la paradoxale présence du mot "dans". J'ai donc décidé de changer.

Il est parfois des états qui ne tiennent qu'à peu de chose, ces états qui font que soit on l'est soit on ne l'est plus. La virginité, dont il est beaucoup question, est un de ces états. C'est comme une porte, elle est ouverte ou fermée. Si j'ai bien compris, certains préfèreraient même que ce soit un pont-levis. Comme me le disait mon ami Pierre, qui s'occupe de jeunes enfants, la virginité est potentiellement salissante.

L'actualité nous a montré que la virginité pouvait faire naître la réflexion. C'est ainsi que j'ai laissé mariner ce mot quelques jours dans mon esprit et que je vous livre le fruit de mes réflexions.

Si plus haut je faisais référence à mon intimité c'est qu'il est difficile de parler de la virginité des autres. Je vais donc vous parler de la mienne. J'ai la vanité de croire que ma virginité vous intéresse. Après avoir fait un flash-back, je me suis rendu compte que je ne me souvenais plus où j'avais perdu ma virginité. Comme je n'ai pas l'intention de la retrouver, cela n'avait aucune importance. Comme si elles n'attendaient que ça, ces paroles d'une chanson de Marie Laforêt se sont glissées en moi.

Fais-moi l'amour comme à 16 ans
Fais-moi l'amour sans expérience
Fais-moi l'amour timidement
Comme un beau soir d'adolescence
Dis-moi les mots qui n'osent pas
Fais-moi les gestes qui hésitent
Etouffe-moi entre tes bras
Fais-moi l'amour un peu trop vite


Je me suis d'abord souvenu qu'à seize ans, personne ne me susurrait ça. L'air de rien, il m'arrivait de chanter ces paroles mais mes promesses de maladresses ne trouvaient pas d'échos. Et aujourd'hui? Je me suis dit, après la réflexion, qu'à chaque fois c'était la première fois. Bien sûr, l'ascenseur ne grimpe pas à chaque fois au septième mais toujours renaît le désir comme si le temps se nourrissait de ma mémoire. A chaque fois je m'offre et je découvre.