dimanche 28 février 2010

De qui se moque-t-on?


Vous avez certainement remarqué le développement, notamment depuis 2007, d'une technique de communication utilisée par nos femmes et hommes politiques qui consiste d'une part à répondre aux questions par des questions, d'autre part à nous gratifier d'affirmations qui sont présentées comme la vérité et qui sur le moment ne sont pas vérifiables et font rarement l'objet d'une réponse contradictoire des journalistes et ce pour diverses raisons. Même si il est démontré après coup que ces affirmations sont inexactes ou ne reflètent que partiellement la réalité, le rétablissement des faits reste confidentiel.

Après la récente contradiction entre notre président qui avait annoncé une baise du chômage dans les prochaines semaines et notre Premier ministre qui lui a prévu une hausse au moins jusqu'à la fin du premier semestre, je me suis dit qu'il pourrait être interressant de s'intéresser aux diverses déclarations sur ce sujet depuis le début de la crise.

Le 30 septembre 2008, Laurent Wauqiez, secrétaire d' Etat chargé de l'Emploi, répondait au micro de France Inter à la question de savoir si il avait vu venir la hausse du chômage :
«Si jamais vous reprenez une discussion (11 juin 2008) qu'on avait eue à votre micro il y a trois mois, on en avait parlé. j'étais assez lucide sur le fait que même si on avait des chiffres du chômage qui étaient relativement bons, la tendance nécessairement allait se retourner avec notamment la situation internationale dans laquelle on est en train d'entrer»

La reprise de cette de cette discussion du 11 juin met en évidence que le gars Lolo ne fait mention à aucun moment de la crise qui arrive. Pour sauver la mise, son service de presse précise que Lolo ne faisait pas référence au 11 juin mais à une dépêche AFP du 28 août 2008. Et que dit Lolo dans cette dépêche?
«Cette stabilisation (des chiffres du chômage pour juillet) montre bien que ceux qui ont crié à la récession jouent les oiseaux de mauvais augure de manière artificielle.» C'était un mois avant que la France n'entre officiellement en récession.

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mercredi 24 février 2010

La quiche de la semaine

Cette semaine une quiche très médiatique, aussitôt confectionnée, aussitôt jetée à la face des vertueux. Vous avez certainement suivi, de près ou de loin, l'affaire Ali Soumaré. Dénonciation, délation, calomnies, rumeurs. Encore une fois, écoutant avec attention porte-parole et secrétaire général de l'UMP, j'ai été à deux doigts de malmener ma radio.

Les journalistes m'ont énervé. En les écoutant, il était perceptible que les méthodes employées par le maire de Franconville, bourgade contre laquelle j'ai joué au foot en 74 (1), et par Ladislas Poniatowski étaient à leurs yeux peu compatibles avec le débat politique. Pourtant, je ne sais pourquoi, après un début qui laissait augurer d'une opiniâtreté de bon aloi, ils ont renoncé. Ecoutant, l'espace d'une seconde, Xavier Bertrand bafouiller, je me suis dit que le but était près d'être atteint.

Mais bien sûr, c'est Xave et Frédo qui m'ont donné envie de vomir. Vous allez peut-être penser que je pousse le bouchon un peu loin, que j'ai l'estomac fragile mais sans être de mauvaise foi. En les écoutant nous dire inlassablement que les français ont le droit de savoir, que les français ont droit à la vérité, que les français exigent la transparence qui, si j'en crois mon ami Henri Guaino, est une des caractéristiques des dictatures, je me suis demandé si j'étais français. Et nous avons eu droit aux célèbres "Vous le savez bien", "je vais vous la dire la vérité". La vérité est aussi une voie vers cette pensée unique, cette unique pensée. Pour justifier un peu plus la méthode, nos deux tristes sires nous ont expliqué que les élus avaient été prévenus par des français, des citoyens, que le dénommé Ali Soumaré avait été condamné, était un multirécidiviste et qu'ils avaient eu à en souffrir.
Quand on est un élu de la République, je ne comprends pas comment l'on peut utiliser des rumeurs, et que les utilisant on ne les vérifie pas, comment l'on peut approuver la délation, comment on peut considérer qu'une condamnation vous marque pour le restant de votre vie. Ont-ils si peu d'idées, sont-ils si désespérés qu'il ne leur reste plus que la fange pour nous persuader de leur existence.

Pour terminer, une citation de Ladislas
" Il est certain que son passé judiciaire n'est pas aussi lourd que ce que l'on pouvait penser. Il n'en reste pas moins que M. Soumaré est un personnage obscur "

(1) je ne me souviens plus du score

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jeudi 18 février 2010

Disparition (en voie de)



Je viens de découvrir ce poisson, car c'est un poisson, des grands fonds près des côtes d'Australie et de Tasmanie qui, pour la première fois, fut observé en 1978. C'était moins une puisqu'il va certainement disparaître, victime du chalutage de fond.
C'était juste pour dire.

mercredi 17 février 2010

Le temps

Sanctuaire. Les établissements scolaires sont des sanctuaires qu'il faut sanctuariser. Cette expression a été utilisée pour la première fois, ou du moins la première fois qu'elle a retenu l'attention des média, il y a 20 ans, suite à une agression. Depuis, une dizaine de plans tendant à renforcer la sécurité dans les établissements scolaires ont vu le jour. Devinez quel est le point commun entre tous ces plans. Aucun, faute d'outils adaptés, n'a fait l'objet d'une évaluation. Comme le citoyen exige une réponse rapide à toute situation qu'il estime anormale, le ministre donne une réponse rapide dont l'objectif est plus de sécurité pour nous sécuriser, nous rassurer. Le citoyen est en partie responsable de cette utilisation systématique de l'urgence. D'une certaine façon nous consommons de la décision politique.

Que cela soit au sujet de la violence, des programmes scolaires, de la formation, la mesure du temps retenu est celle de la longévité du ministre en poste. Si l'on y regarde de près, deux ans est le grand maximum. Certains plans, certaines réformes n'ont pas le temps de donner leur pleine mesure que déjà la ponte d'une nouvelle est annoncée.

Le citoyen est amené régulièrement à s'exprimer à l'occasion d'élections. Nous faisons notre choix en fonction de ce que les candidats nous proposent de faire et non en fonction de ce qui a été fait. L'action de l'Etat est rarement évaluée, faute de moyens, fautes de temps, faute de volonté politique. Les plans, les réformes, les lois s'amoncellent, se superposent, s'entrechoquent sans que l'on en connaisse les effets, sans compter les lois qui, faute de moyens, ne sont pas mises en application.

Luc Chatel a décidé qu'il y aurait concertation. Etats généraux, Grenelle, Bretton Woods, Yalta...

mardi 16 février 2010

Le point (faire le)



Tout comme ma dulcinée, vous aurez reconnu la souris. Je dois vous avouer que jusqu'ici, manque d'imagination, je n'avais jamais pris en compte le potentiel érotique de ma souris. Autant le levier de vitesse avec son design pouvait être une évocation de l'onanisme routier, autant la souris, aux formes pourtant si arrondies, n'avait jamais provoqué, évoqué quoi que ce soit. Depuis le 14, elle se love dans le creux de ma main, me dirige et me montre le chemin. Il faudra qu'un jour je vous parle du creux de la main.

La quiche de la semaine (2)

Ce qui confirmait la confusion, ce qui entretenait la confusion dans mon esprit d'électeur qui ne sait pas pourquoi il vote, qui attend que cela lui soit précisé. Je me préparais donc à déposer dans l'urne un bulletin aux couleurs nationales. Et qu'apprends-je de la bouche même de notre président lors de cette émission qui lui a enfin permis de rencontrer les français? Il ne s'impliquerait pas dans la campagne des régionales car "ce n'est pas le rôle du président" Je vais donc voter pour les régionales.

Il me semble que François Fillon, notre premier ministre actuel, attentif à ce que pensent et disent les français, a très bien résumé la situation en déclarant que
"Les Français vont choisir pour cinq ans ceux qui vont diriger leur région, alors parlons des régions et ne cherchons pas à faire dire aux électeurs ce qu'ils n'ont pas dit" Il est formidable.

lundi 15 février 2010

la quiche de la semaine (1)

Vous aurez certainement remarqué avec quelle générosité je distribue ce plat, par ailleurs bien pratique quand on ne sait pas trop quoi faire à manger en ces soirs où l'on a envie de rien sauf de rien faire.

Cette semaine, léger changement. J'ai la sensation que je suis celui que l'on a pris pour une quiche. Il y a quelques mois, en novembre, notre président, le président de tous les français, les bons et les mauvais, avait, au cours d'un meeting estampillé UMP, lancé la campagne des régionales. Il avait à cette occasion nationalisé l'enjeu, mis en avant son bilan qu'il jugeait positif et qui devait servir de base à la campagne du parti au pouvoir. Il avait conclu, conquérant, qu'il tirerait les conséquences du résultat du scrutin. Je dois vous avouer que je ne sais pas trop ce que cela veut dire mais en tout état de cause, si il devait y avoir un bon résultat de l'UMP, ce serait grâce à lui.

Je m'étais ému, j'aime bien m'émouvoir, du fait qu'un président de la République prenne ainsi parti et pour un scrutin local. Il redevenait un chef de parti et cela semblait tout à fait normal, puisque tous les autres présidents s'étaient conduits ainsi. Sauf que lui le faisait au vu et au su de tous, ce qui, à en croire notre ami frédo, légitimait cette démarche. Et le même Frédo, qui toujours se sent obligé d'expliquer ou de légitimer les propos de notre président, d'affirmer qu'il ne fallait pas se voiler la face, que l'élection était à portée nationale. En d'autres termes, présidentielles, législatives, régionales et pourquoi pas cantonales étaient des élections de même nature. Inlassablement nous votions pour notre président. A suivre...

dimanche 14 février 2010

Le point



Il ne vous aura échappé que nous sommes le 14. Voici ci-dessus un objet qui n'est pas sans rapport. Qu'est-ce? Je vous donne la réponse mardi.

mercredi 10 février 2010

Moi émois (24)



Je me souviens d'un tableau. Vanité. Le Caravage. C'est en me voyant dans ce bain que le souvenir remonte à la surface. Je me demande si, une fois dévoré, décomposé, si, une fois qu'il ne restera plus que la charpente, l'on pourra me reconnaître. Mon crâne me ressemblera-t-il? Continue-t-on d'exister après sa mort? La mort n'engendrerait-elle que des questions? A bien y réfléchir, les réponses m'importent peu. La mort est une question. Je m'en rapproche un peu plus chaque jour mais elle me semble toujours aussi lointaine. Au bout de combien de temps n'est-on plus présent dans aucune mémoire? Existe-t-il une dernière seconde de présence dans une mémoire avant de disparaître? Le dernier souvenir meurt avec celui qui le porte.

J'imagine la dernière personne quittant le cimetière après mon enterrement. Je serai là tout frais dans sa mémoire. Cette personne n'avait pas pensé à moi depuis longtemps. Ce n'est qu'en lisant l'avis de décès dans le journal qu'elle s'est souvenue de moi. Sans trop savoir pourquoi, elle a participé à la cérémonie. Certains visages de l'assistance lui disaient vaguement quelque chose. Pour eux aussi, le temps avait passé. Peut-être ne pensera-t-il pas une seconde à moi pendant que l'homme en aube me recommandera à dieu. Je serai revenu sur le dessus sa mémoire, comme une bulle d'air qui s'arrache à la vase pour venir éclater à la surface, après avoir végété de longues années dans un méandre déserté de son cerveau comme le bras mort d'un cours d'eau. je serai en sursis dans sa mémoire qui finira par m'effacer comme un souvenir inutile

mardi 9 février 2010

La quiche de la semaine

Des quiches à la volée. Sur le site de mon journal préféré, encore une habitude, au cours de ma cyber revue de presse matinale, je découvre une photo en lien avec le séminaire gouvernemental dont le sujet était le débat sur l'identité nationale. Au premier plan, François Fillon devant son pupitre sur lequel reposait, à défaut de savoir ce qu'est l'identité nationale, la liste des mesures qui découlaient du grand débat. Drapeau, déclaration des droits de l'homme, hymne, livret et commission du capitaine. Nous l'aurons compris, des symboles. Nous aurions pu avoir Marianne, le camenbert, la baguette et le ticket de tiercé. Et sur cette même photo, en retrait, bien sage et le visage lisse, mon gars Luc, dans le rôle du symbole du débat dont le buste devrait trôner dans chaque classe.
Si l'on fait effort de mémoire, l'on se souviendra que notre président avait lancé solennellement lancé le débat et notre ami Luc fut chargé de l'organiser. Et que se passe-t-il? Notre président a disparu, laissant notre premier ministre se débrouiller et le gars Luc n'est même pas autorisé à prendre la parole lui qui a si courageusement porté ce débat. Mais je ne fais là que reprendre l'actualité.

Ce débat a fait l'objet de critiques dans la majorité et jusque dans le gouvernement. Si il devait y avoir débat, il était mal posé, mal organisé. Pendant toute sa durée, celui qui était chargé de l'organiser a nié l'évidence. Il lui aurait été possible de mettre rapidement un terme à ce débat. Je me suis demandé pourquoi il ne l'avait pas fait. Mon gars Luc aurait certainement vécu cela comme un échec personnel et il voulait, face à ses très nombreux détracteurs, démontrer qu'il avait de la fierté, du courage et que ce débat était légitime. Mais je suis persuadé que, quand bien même il l'aurait souhaité, il ne pouvait mettre un terme à ce débat, en expliquant, en toute simplicité, qu'il n'était, pour tellle et telle raison, pas pertinent.

Notre vie politique est ainsi faite que celui qui est au pouvoir ne peut, n'a le droit de se tromper au risque de passer pour un incompétent, un faible, une girouette. On assiste donc à ce séminaire avec des mesures qui ne dépassent pas le centimètre et une dernière brassée d'adjectifs censés légitimer ce débat.

jeudi 4 février 2010

Est-ce bien normal?

Faute de temps souvent, lassitude, encombrement médiatique, logorrhée, les propos de nos hommes politiques échappent à notre vigilante attention. C'est donc par le plus grand des hasards que j'ai repéré l'apparition d'un mot. Un mot tout bête, tout simple comme l'on dit. Un de ces mots innocents, très commun mais qui, à y bien regarder, peut rendre bien des services à nos hommes politiques. Il s'agit du mot "normal" J l'ai repéré trois fois en 24 heures. Bien sûr, il ne faut pas s'emballer mais restons vigilants.

Premier exemple le ministre du budget et de la fonction publique, Eric Woerth, qui a estimé qu'il est "profondément normal" de mettre en disponibilité un fonctionnaire si celui-ci refusait trois postes, comme le prévoit la loi, une disposition critiquée par les syndicats.
"Si au bout du troisième poste proposé (...), il refuse, alors il peut, être mis en disponibilité, ce qui est bien normal", a encore fait valoir M. Woerth. "Si la personne refuse, c'est qu'au fond elle n'a plus envie de travailler dans l'administration" et il n'y a "pas de raison que l'administration continue à ce moment-là à payer", a-t-il jugé, estimant que c'était "profondément normal".
Dans le cas présent le "normal" est au service d'un raisonnement simpliste. D'avance notre gars Eric sait pourquoi une personne serait amenée à refuser trois poste, "c'est qu'au fond elle n'a plus envie de travailler dans l'administration" le "dans l'administration" est peut-être de trop. Vous aurez remarqué les nuances lorsque notre mot est en compagnie de "bien" et de "profondément", le fonctionnaire concerné pouvant dire qu'effectivement "on lui a mis".



Le deuxième exemple concerne le ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, qui a suggéré de faire du voile un critère d'intégration à la communauté française. "Rien ne serait plus normal que de refuser systématiquement l'accès à la carte de résident à la personne portant le voile et à son mari". Je revienndrai sur Brice un peu plus tard.


Le troisième exemple concerne notre premier ministre François qui a déclarer à l'occasion de l'affaire clearstream
"Dans ces conditions, l'appel était automatique, il était obligatoire ; ce qui aurait été anormal, c'est qu'il n'y ait pas appel".Je ne sais pas pourquoi il se sent obligé de justifier une action qui semble à ses yeux si évidente.

Ce "normal" est la traduction d'une certaine évidence, de l'absence de l'alternative, de l'existence d'une seule et même vérité dont il n'y a pas à débattre

mercredi 3 février 2010

Savonnette ou savon liquide?

Dans une récente chronique sur le point G, je vous faisais part de ma préférence pour la savonnette car disais-je (j'adore me citer) « j'utilise une savonnette et non du savon liquide, que je n'aime pas car même après rinçage j'ai toujours l'impression qu'il est là. » A la suite de quoi Jean-Marc, très impliqué dans le débat sur l'hygiène corporelle, me fit savoir que, je le cite "Et bien je dis non ! Utilisateur depuis une vingtaine d’année de gel douche Tahiti de chez Palmolive je ne peux pas être d’accord." Jean-Marc utilise exclusivement le Tahiti noix de coco (qui n'est pas le nom d'un singe). Avec la passion qu'on lui connaît, il complétait son témoignage en précisant que "D’ailleurs pour moi c’est plutôt le savon qui colle. Sans parler des poils parasites."

Cette dernière remarque m'a fait réfléchir. Effectivement, tout utilisateur a au moins une fois été confronté au(x) poil(s) incrusté(s) dans la savonnette. Si l'on ne souhaite pas qu'elle finisse par ressembler à une brosse à dents, il est préférable de procéder à leur élimination de façon régulière. Cette comparaison a nourri ma réflexion. Tout comme la brosse à dents, la savonnette doit-elle être personnelle? Jusqu'ici je ne m'étais jamais posé la question. Pourtant, quand on y réfléchit bien,, l'indice d'intimité de la savonnette est particulièrement élevé. Cet objet d'apparence inoffensive peut-il être vecteur de je ne sais quoi dont nous pourrions craindre les effets notamment cutanés?

Vos témoignages m'intéressent.

lundi 1 février 2010

Cette première journée

C'est une première journée comme il y en eu beaucoup d'autres. Celle-ci m'appartenait. Elle était à moi dans ses moindres instants. Ce que je ressentais avait envahi l'espace. Le temps ne vivait que pour moi. Je n'ai peut-être jamais tant existé, je n'avais peut-être jamais été aussi près d'être moi. Chaque parcelle de mon corps, jusqu'au méandre le plus reculé, le plus obscur de mon esprit participait à ce contentement, baignait, flottait, se laissait emporter par la légèreté et la profondeur de ce qui m'animait. J'avais accompli mon destin. Je pouvais disparaître. Lorsque je repense à cette journée, j'ai le sentiment que c'était le dernier jour d'une première vie, celle qui m'avait permis d'approcher, de frôler l'indicible.


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Robert Badinter

Ce qu'il a donc dit à propos de notre président

"S'il a été victime d'une infraction, le parquet assurera la poursuite de ses auteurs avec diligence, on peut en être convaincu. Nul besoin de la présence de son avocat personnel pour que soit soutenue l'accusation. Les débats gagneraient en sérénité, le ministère public en autorité, la décision en crédibilité, et le président en distance."

Ces propos sont reposants. Ils nous éloignent du bruit, de la justification, de l'immédiat. C'est comme si nous pouvions nous assoir et écouter.

Trouvez l'intrus



Cliquez sur la photo pour l'agrandir.

la quiche de la semaine

Brice, sacré Brice. Faisant son coming out au cours de l'accueillant et compréhensif journal de 20 heures sur TFI, mon gars Brice nous a avoué qu'il était obsédé.

"On a une population dont l'espérance de vie croît, c'est un vrai défi. Notre mission est de protéger ces personnes âgées, c'est devenu pour moi une obsession" Je me contenterais de remarquer que malgré son obsession, notre ami Brice a attendu l'agression de deux personnes âgées pour nous faire cette déclaration et amorcer sa mise en branle médiatique.

Il poursuit en précisant

"On aggravera la sanction pénale, ce n'est pas la même chose d'aggresser ou de cambrioler un quadragénaire ou quelqu'un qui a 85 ans" Vous remarquerez dans cette phrase et dans la précédente, l'utilisation du "on" qui doit certainement représenter une entité répressive d'autant plus inquiétante qu'elle est indéterminée. Une sorte de tout en un dont Brice serait l'inspirateur et qui échapperait à tout contrôle. C'est un "on" incontestable puisqu'il veille à notre tranquilité. Ce "on" décide, vote, applique, juge et emprisonne. C'est peut-être l'exemple typique de la confusion des pouvoir. Nous sommes dans le cas où le fait divers justifie.

Et une dernière pour rire

Brice Hortefeux compte aussi mettre en place une "opération tranquillité seniors" pour les retraités isolés ou inquiets, avec une "vigilance accrue, des rondes et ainsi de suite". J'aime bien le "et ainsi de suite" et le concept de "retraité inquiet". Bien que pour l'instant je ne sache pas quoi en penser, cette catégorisation du justiciable, cette création d'une échelle de Richter des victimes en fonction de leur âge me laisse songeur. A-t-"on" pensé aux handicapés, aux malades, aux personnes seules...