mardi 30 mars 2010

Mélanronchon

(cliquez sur le titre)

Cette vidéo m'a laissé perplexe. Peut-on se dire républicain, démocrate, représenter une partie de notre société et plutôt les plus démunis, proclamer que l'on se bat contre les inégalités et se comporter ainsi en étant si peu respectueux de l'autre, si violent, si vulgaire. De plus, s'acharner ainsi sur un étudiant journaliste n'est pas faire preuve de courage.

Il fallait que je le dise.

lundi 29 mars 2010

Attention, chute de slip (2)

La plupart du temps je suis seul dans la salle de bain, c'est ce qui me sauve. Sauf à se croire observé, c'est l'endroit où l'on dépose sa pudeur au portemanteau. Pour ce qui me concerne, je profite de mon (court) passage dans la salle de bain pour être sans concession avec ce que je vois, ce que j'aperçois, ce que je surprends, ce que je devine, ce que je touche, ce que je palpe. J'y reviendrai, car tel n'est pas le sujet de cette chronique.

Je suis donc sorti de la douche J'ai procédé à l'essuyage et je m'apprête à enfiler mon slip. Enfiler mon slip est un jour prochain la seule chose qui me restera à faire. J'utilise le mot slip, car j'en trouve la consonance drôle et ridicule. Je le tiens à deux mains et je suis en équilibre sur un pied. Bien que repliant la jambe qui se trouve en l'air et faute de bras assez longs, je suis obligé de pencher le buste vers l'avant ce qui fragilise mon équilibre. C'est justement à ce moment que la crainte de perdre l'équilibre vous fait passer outre le respect des règles élémentaires de sécurité. Le bon sens, ce foutu bon sens, voudrait que l'enfilage s'effectue en douceur. Mais la crainte d'une perte d'équilibre prend le dessus. Au lieu de bien écarter l'ouverture de droite, je commence toujours par la droite, et de glisser en premier mes orteils, je précipite le mouvement.

Je tente le passage en force. L'introduction se fait par le plat du pied alors que l'ouverture droite du slip se devine à peine. Bien sûr, dans ces conditions le pied ne passe pas. Les doigts de pieds s'accrochent au tissu. Comme ils sont encore humides, ils ne glissent pas. Comme, bêtement, j'ai anticipé la réussite de l'opération, j'ai accentué mon inclinaison vers l'avant. Constatant que mes orteils sont prisonniers de mon slip, je force pour tenter de les décoincer en effectuant une gestuelle désordonnée qui accentue le déplacement de mon centre de gravité. C'est la panique. Je rejoue un Titanic slipesque mais je suis seul à la proue. Il n'est plus temps de retirer mon pied. Dans un réflexe je pose le pied enrobé mais plutôt que de le lâcher, je m'accroche des deux mains à mon slip comme à une bouée. Je suis, tête la première, emporté vers l'avant et je me fracasse contre la porte.

J'ai horreur de me laisser em.. par un slip.

Je ne sais pas pourquoi je vous raconte tout ça.

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dimanche 28 mars 2010

Pour Isabelle

Pour satisfaire Isabelle, que ne ferais-je pas pour satisfaire Isabelle, voici une suite à ma chronique sur Jean Ferrat.

Adolescent, mon esprit était occupé par le romantisme. Le romantisme amoureux et le romantisme révolutionnaire. Tout les bouleversements, toutes les questions voyageaient, se percutaient, dévastaient celui que je tentais d'être. Les sentiments qui naissaient étaient comme des bulle d'acide. Elles éclataient et rongeaient mon coeur. Incapable ne serait-ce que de faire deviner mes troubles, de façon somme toute classique, je me réfugiais en moi avec ce que l'on pourrait appeler des talismans. Les chansons de Jean Ferrat faisaient partie de ma collection.

Une de mes chansons fétiches fut pendant longtemps "Que serais-je sans toi?".
Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre
Que serais-je sans toi qu'un cœur au bois dormant
Que cette heure arrêtée au cadran de la montre
Que serais-je sans toi que ce balbutiement ?


J'ignorais que dans cette chanson Jean Ferrat s'adressait non à une femme mais au parti communiste. Je chantais ce refrain qui me berçait et accompagnait mes marches solitaires pendant lesquelles je m'exaltais à l'idée d'un sourire ou d'une caresse. Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Si je souhaitais cueillir le lys dans la vallée, je rêvais aussi de faire jaillir la sève qui irriguait la jeune pousse que j'étais.

Pendant mes périodes d'intense romantisme teinté d'un désespoir définitif, je chantais "Aimer à perdre la raison". C'était pour moi l'ultime chanson d'amour. C'était à la fois un baume, une caresse, un réconfort et une souffrance qui me révélait l'inaccessible

Aimer à perdre la raison
Aimer à n'en savoir que dire
A n'avoir que toi d'horizon
Et ne connaître de saisons
Que par la douleur du partir
Aimer à perdre la raison


A cela se mêlait la révolte contre tout. En moi grondait la révolution mais toute porte close. Je chantais la commune avec le sentiment de m'échapper des rangs.

Il y a cent ans commun commune
Comme une étoile au firmament


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Qui a dit

" Je ne comprends pas comment on peut avoir signé le pacte de Nicolas Hulot, au printemps de 2007, et aujourd'hui renier sa parole et ne pas faire ce que l'on a dit que l'on ferait. Je l'ai signé. Je le fais. C'est une question d'honnêteté. Si l'on ne le fait pas, on n'est pas honnête. La démocratie républicaine et parlementaire ne peut pas continuer à fonctionner avec des gens qui ne respectent pas la signature qu'ils ont donnée. "

jeudi 25 mars 2010

Bois (langue de)

Les prémices d'une amorce de la baisse de l'augmentation du chômage.
C'est en substance la teneur des propos de notre meilleure économiste du monde, j'ai nommé ma Cricri Lagarde. En écoutant journalistes et membres du gouvernement, j'ai fini par croire que le chômage avait baissé.


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Attention, chute de slip (1)

Sorti de la douche et essuyé j'entreprends l'habillage qui, comme je le soulignai récemment, est souvent partiel. Tout cela est fonction de mon activité post-douche. Il m'arrive de retourner me coucher après avoir pris une douche. Dans ce cas j'accomplis le trajet salle de bain-chambre seulement revêtu de ma fierté. Pourquoi me direz-vous aller se recoucher? L'heure à laquelle je serais plutôt enclin à me lever correspond au moment où la salle de bain est la plus fréquentée et allez savoir pourquoi, je n'ai jamais été prioritaire. Il semblerait que je sois le seul de la famille à n'avoir aucune contrainte ni horaire ni professionnelle, du moins si j'en crois mon entourage. Donc, plutôt que de me lever plus tard, je me lève avant.

Vous vous dites que je pourrais me lever à l'heure qui me convient, prendre mon petit déjeuner pendant l'occupation intensive de la salle de bain et seulement ensuite prendre ma douche pendant que les ex-occupants de la salle de bain envahissent la cuisine. Il faut savoir que je vis avec des occupants de salle de bain compulsifs. Ils ont toujours quelque chose à y faire. Ils s'y succèdent et procèdent par étapes sans jamais libérer le moindre créneau dans lequel je pourrais prendre place. Ils se lavent. Ils sortent. Ils reviennent pour se maquiller ou procéder à toute autre activité cosmétique. Ils sortent à nouveau. Ils reviennent se coiffer. Ensuite, un nouveau passage pour se laver les dents. Ces entrées-sorties permanentes se terminent par une revue de détail. "Suis-je bien coiffé(e), le haut va-t-il avec le bas, tout est-il bien raccord, je tourne, je virevolte devant la glace" pour enfin quitter les lieux avec malgré tout une lueur d'inquiétude dans le regard. D'aucuns rétorqueront que j'ai beau jeu de me moquer, moi qui ne me coiffe ni ne me lave les dents.

Demain, la chute.

lundi 22 mars 2010

La quiche de la semaine




"arrogant, hargneux, vindicatif, capable de la pire mauvaise foi,... tout ce qu'on déteste chez un homme politique, et qui contribue à éloigner les citoyens des urnes",

Ces propos sont ceux d'un jeune militant UMP. Il parle ainsi de Xavier Bertrand, mon ami Xave qui jusqu'à dimanche 20h niait la réalité. Il a, depuis, tout reconnu. La défaite, la victoire, la crise, le message, la souffrance... Comme tous ses collègues? Non. Je ne sais par quel miracle, ma copine Nadine Morano s'est posée la question "Mais quelle défaite?". Elle n'a pas dû être attentive lors de la réunion à Matignon en fin d'après-midi. Quant à mon gars Frédo, pour qui l'après premier tour verrait "l'écriture d'une nouvelle histoire" , il a disparu des écrans, radars et autres. Mais l'actualité étant très changeante, mes trois amis n'auront qu'une part de quiche.

Je décerne une quiche entière à deux autres de mes amis. En premier lieu à Ségolène Royale qui était sur TF1 hier soir pour nous annoncer que, pour l'instant, elle n'était pas candidate. N'a-t-elle rien de mieux à faire que de nous dire ce qu'elle n'est pas? Se voulant l'opposée de l'ostentation élyséenne, elle est devenue la reine de la modestie, de l'humilité bling-bling.

La deuxième quiche revient à notre Président. En une seule décision, en renvoyant à plus tard, beaucoup plus tard de la taxe carbone, il a renié tout ce qui, à ses yeux, légitimait son action.

De l'importance de bien s'essuyer

Bien que la pose du pied sur le sol au sortir de la douche soit toujours emprunte d'une extrême prudence, ce geste n'est pas le plus délicat du processus qui finit de nous extraire de la nuit. Le corps humide, chaud et parsemé de gouttelettes, je prends la serviette. Parfois, en l'absence d'une check-list, la serviette est à la salle de bain ce que le papier est aux toilettes. Faute d'avoir anticipé, l'on se retrouve fort dépourvu.

Je ne sais pas vous, mais moi je m'essuie toujours le visage en premier même si, étant propre des pieds à la tête, je pourrais commencer par n'importe quelle autre partie. Ensuite je me regarde dans la glace. Je ne sais pas pourquoi je répète ce geste matin après matin alors que je n'aime pas ce que je peux y voir. Commençant par la tête je finis par les pieds en respectant toujours le même ordre. Ce qui varie est l'intensité, la méticulosité de l'essuyage. Il m'arrive de faire preuve de négligence et, comme le disent les commentateurs sportifs, je le paye cash.

Une fois essuyé, je procède à l'habillage qui n'est souvent que provisoirement partiel. Invariablement je commence par le boxer, anciennement slip. C'est le moment le plus délicat, dont je parlerai demain.

samedi 20 mars 2010

chronique du matin

Ce matin comme souvent j'ai pris une douche. Je me souviens qu'à une certaine époque, bien lointaine, la décision de prendre une douche était prise en fonction de l'intensité des effluves émanant de mes aisselles. J'étais parfois enrhumé. Je vivais ces année pendant lesquelles se laver n'était pas une habitude mais une nécessité.

Donc, ce matin, vêtu de mon boxer, cela fait déjà quelques années que j'ai abandonné le slip dont certains traînent encore dans la boîte à chiffons comme les derniers vestiges d'un acharnement érotique, je pénètre dans la salle de bain. Je ne sais pas vous, mais moi je profite de l'enlèvement de mon boxer pour procéder à un léger réveil musculaire. Placé de face devant la glace murale, j'introduis mes pouces entre mes hanches et le tissu. Ainsi j'aide mon sous-vêtement à glisser vers le bas, ce qui n'est possible qu'en cas de non sollicitation des corps caverneux, au risque de s'exposer à un retour de bâton. Une fois l'impulsion donnée, le boxer glisse le long de mes jambes jusqu'à recouvrir mes pieds. Je dégage avec légèreté mon pied gauche qui, nu, reprend place à côté du droit. Je soulève ce dernier avec vigueur et du coup de pied je donne une impulsion à mon boxer qui s'élève, tournoie et comme un boomerang flou me revient dans la main encore chaud des rêves de la nuit.

Mais là n'est pas le sujet de cette chronique. Je souhaitais vous entretenir de l'autre face du sous-vêtement, à savoir son enfilage après la douche. Demain, c'est promis.

vendredi 19 mars 2010

Fatigue (suite et vraiment fin)

Je me suis trompé, j'ai confondu, j'ai fait une erreur, il y a eu confusion, un problème technique indépendant de ma volonté. Ce n'était pas elle, c'était quelqu'un d'autre. Je tiens donc à présenter mes plus sincères excuses à sa famille, son mari, ses enfants, ses parents, ses voisins de palier et les assurer de tout mon soutien dans ce moment difficile.

Bien sûr, manquant de cette dignité et de cette retenue qui est la marque des hommes d'Etat, d'aucuns, comme des chiens rongeant un os, n'ont pas manqué de me lancer au visage le mot déshonneur. Quel déshonneur? J'ai eu le courage de reconnaître mon erreur et de m'en excuser publiquement et sans ambiguité. L'important n'est pas ce que l'on dit mais de regretter de l'avoir dit.

jeudi 18 mars 2010

Fatigue (suite et faim)



On a retrouvé son diététicien.

Fatigue



Depuis quelques jours je réfléchis intensément à un texte sur les régionales et ce qui gravite autour. En attendant, je suis tombé sur cette photo. Au début, j'ai failli ne pas la reconnaître. Manifestement, la campagne en milieu urbain fatigue. Un portrait qui serait un compromis entre Angéla Merkel et Arlette Chabaud.

mardi 16 mars 2010

Photographies


Jean Ferrat est dans mon album photos. Des photos en noir et blanc aux bords crénelées. C'était l'époque des photos que l'on pouvait regarder mais qu'il était formellement interdit de toucher, sous peine de claque sur la main. Les photos, je ne sais pourquoi, devaient être vierges de toute trace de doigts. A partir d'un certain âge, il était possible de les tenir entre deux doigts mais toujours sous le contrôle d'un adulte qui, toutes les trente secondes, vous disait menaçant "Attention où tu mets les doigts!", phrase qui est à l'éducation ce que le couteau suisse est à la coutellerie.

Encore petit, au début des années soixantes, temps du poste de radio à transistors, tout à mon chocolat et à mes tartines, me pervenait parfois la voix de Jean Ferrat. Deux enfants au soleil. Regardant le beurre ouvrir les yeux dans mon bol, j'ai d'abord retenu "La mer sans arrêt
Roulait ses galets"


Puis, ma préférence est allée vers "Et c'était comme si tout recommençait" Ce sont des mots, un vers, un message qui me donnaient envie. Jean Ferrat avait une façon de chanter cette phrase qui me donnait l'impression que d'un souffle il se libérait, qu'il soufflait une vague d'espoir. Comme si le simple fait d'avoir prononcé ces mots lui insufflait toute l'énergie qui redonne foi en la vie. Bien sûr, ce n'est qu'après de nombreux matins et d'aussi nombreux chocolats que j'ai pris conscience de cela. Même si au début je me laissais simplement bercer par les sons, je n'ai jamais laissé s'échapper cette chanson.

jeudi 11 mars 2010

Question



D'où le photographe est-il supposé prendre la photo?

mercredi 10 mars 2010

Sans titre



Je ne sais pas pourquoi, cette photo d'Alessandra Sanguinetti, qui fait partie d'une série intitulée "Enfants XXL", me donne envie de pleurer. Les bougies éclairent la tristesse. Mais ce n'est qu'une photo.

Au bout de l'allée

Le temps passe et dépose la poussière
Chaque grain tente de recouvrir hier
Dans l'allée je laisse les traces amères
Et sous mes pieds s'incruste la terre

Chaque pas que j'ose m'entraîne vers l'oubli
Même le reflet lisse et faux du marbre me dit
que tout est fini, que le sourire s'évanouit
La caresse du temps a quitté mon esprit

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Stériles


Dans les années 70, j’étais un fidèle lecteur de France-Foot-Ball. Je l’achetais tous les mardis, jour de sa sortie. Il portait bien son nom. Il traitait pour 90% du foot français. Le foot étranger était relégué en fin de publication. Tous les championnats européens étaient passés en revue mais de façon très succincte : les résultats du week-end, le classement et quelques lignes de commentaires. J’avais découvert ce journal au cours de mon année de sixième qui, soit dit en passant, fut une catastrophe. Pendant un cours, notre professeur de français, d’origine italienne, nous demanda, je ne sais plus à quelle occasion, quel était le club champion d’Italie. Je n’en avais pas la moindre idée. La réponse était Cagliari, capitale de la Sardaigne. Sitôt sortie de cours, je posais la même question à celui qui allait devenir l’un de mes beau-frère. Il me répondit sans hésiter Cagliari. J'étais déçu et impressionné. Il m’indiqua qu’il lisait régulièrement France-Foot-Ball, ce en quoi le l’imitai dès la semaine suivante. C’est ainsi que commença ma grande culture footbalistique. De ce jour, plus aucun professeur ne me posa une question sur le foot. Cette seule et unique question orienta mon intérêt vers le foot-ball italien. A cette époque, les clubs italiens avaient adopté un seul et même système de jeu dont l’objectif était, à défaut de marquer des buts, de ne pas en prendre. Chaque mardi, je prenais connaissance des nombreux 0-0- et autre 1-0. Il y a 40 ans de cela.

Pourquoi vous parle-je de cela ? En regardant les résultats de la dernière journée du championnat de France, six résultats nuls 1-1, trois 1-0 et un miraculeux 3-2, je me suis revu acheter France-Foot-Ball chez la libraire du bas de la rue, qui, pendant un temps, fit partie des personnages qui peuplaient les scènes de mes fantasmes onanistes. Ces résultats m'ont fait penser au championnat italien des libéros, du caténaccio immortalisé par l'Inter de Milan d'Hélénio Herrera. Le plus triste est que les club français ne mettent pas en place de système particulier.
Timoré, peureux, pusillanime, la France du foot-ball a peur.



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mardi 9 mars 2010

La quiche de la semaine

Voici la question d'un journaliste:

François Fillon a annoncé que le chômage allait continuer d'augmenter, au moins jusqu'à la mi-2010, alors que Nicolas Sarkozy, fin janvier, misait sur une baisse dans les semaines et les mois qui viennent. Qui dit la vérité ?

Voici la réponse d'Eric Woerth

Les deux. Vous ne me ferez pas opposer François Fillon et le président de la République. Nous pensons qu'à partir du deuxième semestre de l'année nous pourrons commencer à voir le chômage baisser. Aujourd'hui, il continue à augmenter, car le rythme de la croissance n'est pas encore suffisant pour recréer l'emploi.

Il est vrai que la question de savoir qui dit la vérité n'est pas des plus pertinentes mais répondre "Les deux"...

Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, relativise, vendredi 5 mars, l'objectif d'une hausse de 25 % de la production industrielle en volume d'ici à 2015 fixé jeudi par le chef de l'Etat. C'était "une façon d'indiquer qu'on voulait aller le plus loin possible, vous savez ce genre de chiffres...", a déclaré M. Guaino sur i-Télé. "Je crois que l'essentiel du propos du président de la République n'était pas dans cet objectif chiffré, qui était purement indicatif, il était dans la réaffirmation de la priorité industrielle et dans les mesures qui ont été annoncées", a-t-il ajouté.

Le président s'est exprimé mais comme il éprouve des difficultés avec la langue française, qu'il ne maîtrise pas le sens des mots et des concepts qu'il utilise, il est nécessaire que quelqu'un, ici notre camarade Riton, se dévoue pour expliquer qu'il y a un écart entre ce que dit le président et ce qu'à voulu dire le président. Autrement dit, Henri nous dit que le président nous a montré la Lune et que nous avons, bougres, regardé son doigt.

samedi 6 mars 2010

Lucidité?

Visitant le salon de l'agriculture, notre président a dit :
"On prend les cadeaux, on embrasse les petites filles, on se fait photographier devant les plus belles bêtes. Tant mieux ! On fait la publicité de la nouvelle pomme, on encourage les producteurs de fraises, on n'oublie pas les éleveurs de brebis, mais ce n'est pas ça qui va sauver l'agriculture française"

Il a ensuite ajouté :
"Je ne suis pas là pour ça. Tous peuvent faire ça. Mais moi, je suis président de la République. De moi, on attend les décisions, les actes, et du combat."

Effectivement, nous attendons.

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vendredi 5 mars 2010

Concert


















Mercredi soir, je suis allé à l'Exo7 pour un concert. Concert en deux parties, la première puis la deuxième. La plupart du temps, on vient écouter la deuxième partie, ignorant tout de la première, sans intention de lui porter la moindre attention. Cette première partie est l'occasion de repérer dans le public les amis et connaissances, de garnir la file d'attente pour commander diverses boissons, de parler du dernier concert auquel on a assisté, de choisir avec qui on terminera la soirée...

Une fois n'est pas coutume, rien de tout cela mercredi. J'étais venu écouter la première partie qui a pour nom Second Floor Orchestra, SFO pour les connaisseurs. De gauche à droite, vous aurez reconnu Philippe, choeur à la guitare, dont le talent éclaire la discrétion. Souvent en retrait, il est, comme le centre du même nom, l'âme fatale. Au centre, Jorge, qui en cas de coup de mou, soutient et qui allie la dextérité d'un doigté qui met le rythme dans les cordes à une voix qui nous pousse à dire encore. A droite, Manu aux claviers, dont la queue déjà blanche caresse le dos pendant que ses doigts frôlent, glissent, s'enfoncent pour nous offrir le plaisir clair-obscur des touches qui nous pincent le coeur. N'étaient pas présent sur la scène mais attentifs, Nico dont les pieds en étaient réduits à battre la campagne et Christophe contraint de laisser son manche dans l'étui.

Ce concert acoustique de nos trois camarades, dont un castriste, délicieux préliminaires, m'a laissé frustré. Cinq chansons dont quatre compositions. Comme cinq douces et patientes caresses qui ont fait monter en moi l'envie, cette envie de continuer, d'aller au bout, jusqu'au bout, ce bout qui vous secoue les neurones, ce bout qui distille les notes qui, comme autant de d'humides brûlures, s'immiscent dans les moindres recoins de notre esprit, de notre cerveau primitif. Cinq caresses et mes trois magiciens m'ont laissé là, au milieu de la salle, pantelant, tremblant de ce désir crée mais insatisfait. N'était-ce ma pudeur, je me serais traîné jusqu'à la scène pour les supplier de continuer, d'achever ce qu'ils avait initier. Je fus contraint de me terminer dans ma voiture en écoutant "Slow death". Mais déjà les premiers frissons de leur prochain concert au p'tit bar le 24 avril noyaient ma frustration et ravivaient mon désir.

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mercredi 3 mars 2010

Abracadabra

Depuis 2007, une des phrases fétiches, déclamée comme une formule magique, est "Il n'y a pas de sujet tabou, nous mettons tout sur la table, ou (version menace) nous mettrons tout sur la table." De quoi nous couper l'appétit. Mais comme le chantait et comme le chante encore si bien Jean-Pierre Mader : "Disparue, tu as disparu". Juste avant les élections, il a été fait table rase. Ont disparu le voile "problème" qui semblait si urgent de régler, l'indispensable débat sur l'identité nationale qui devait durer au moins jusqu'à la fin de l'année, la taxe carbone, l'emploi qui en soi n'est plus un sujet de débat puisqu'il est convenu que soit le chômage augmentera au moins jusqu'à la fin du premier semestre, version premier ministre, soit il baissera dans les prochaines semaines, version président. A force de prôner la transparence, ils le sont devenus.

Mais il a bien fallu mettre quelque chose sur la table. Réduits à jouer les gros bras, ils ont mis leur bite et leurs couilles sur cette sacrée table. Nous assistons à une surenchère, à une outrance sécuritaire. Voici l'exemple de PACA où Thierry Mariani, tête de liste UMP, n'a peur de rien : “La sécurité sera le maître-mot de notre action. Nous équiperons les gares de systèmes de vidéosurveillance. Des équipes mobiles assureront la sécurité à bord des TER. Nous aiderons, au cas par cas, les proviseurs à améliorer la sécurité dans les lycées. Nous aiderons les maires à installer des équipements de vidéosurveillance dans leur commune. Enfin, nous développerons des formations professionnelles consacrées aux métiers de la sécurité…” Nombre de candidats font semblant d'oublier que la sécurité, l'ordre public ne sont pas de la compétence des conseils régionaux. Notre président qui, à un titre ou à un autre, est au pouvoir depuis..., oui c'est ça, s'empare chaque jour du sujet, s'indigne de la violence, de la barbarie, de l'insécurité, clame que cela est insupportable, que tout cela ne restera pas impuni, que la justice condamnera avec la plus extrème sévérité, ne respectant pas à cette occasion le principe de la séparation des pouvoir. A l'évidence, l'important n'est pas de résoudre un problème mais d'annoncer que l'on s'en occupe.

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A l'Est

Ce matin, je suis allé courrir. Contrairement à l'habitude, putain d'habitudes, je ne me suis pas enfoncé dans la nuit tête baissée. S'enfoncer dans la nuit est une expression que j'aime. Je ne sais pas si l'on éprouve toujours du plaisir à s'enfoncer dans la nuit mais j'ai remarqué qu'elle ne résiste jamais. Je vous parle de la nuit mais c'est un peu idiot. Il n'y a pas qu'une seule nuit.
Toujours est-il que m'enfonçant dans la nuit, j'ai levé la tête. Le ciel était bleu sombre, encore au repos. La lune avait pris le chemin de son quart. C'est une description style CM2. Mon regard s'est porté vers l'Est et aussi incroyable que cela puisse paraître, j'ai découvert la clarté qui allait gagner le reste de l'espace. Je me suis dit que tout là-bas, tout au fond il faisait déjà jour.
Je ne sais pas pourquoi je vous ai raconté ça.

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mardi 2 mars 2010

On y croit



Pour toute les fois où nous nous sommes dit que nous n'y arriverions pas.

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