dimanche 27 novembre 2011

Hervé Morin prêt


C'était juste pour dire que se présenter à l'élection présidentielle peut-être un sacerdoce.

jeudi 24 novembre 2011

Soulagement (2)

En l’absence de perturbateurs, les choses se passent ainsi. Après être entré et avoir allumé la lumière, si tant est que le précédent utilisateur a pris soin de l’éteindre, on distingue deux lavabos de belle facture sur la gauche, trois portes sur la droite dont deux donnent accès à des toilettes individuelles destinées en priorité à la défécation (j’ai horreur de ce mot) et au fond face à la porte, séparés du reste par un pan de mur, les urinoirs au nombre de deux elles-mêmes séparées l'une de l'autre par un paravent émaillé qui ne permet pas de voir un éventuel voisin dès lors que vous ne mesurez pas plus d'un mètre cinquante. Blancs, les urinoirs sont des vasques dont la forme pour partie arrondie peut évoquer un fer à cheval. L'évacuation est assurés par sept trous. Je ne sais pas si le choix du nombre est le résultat d'une rigoureuse étude scientifique. Recouvrant ces trous mais sans les obstruer, deux ou trois bâtonnets bleus qui ont pour fonction de désodoriser. Voilà pour le décor.

mercredi 23 novembre 2011

Soulagement (1)

Le 19 novembre, c’était la journée mondiale des toilettes.

A cette occasion j'avais envie d'écrire quelque chose, mais je me suis retenu, un peu. Cette envie rejoignait mes réflexions sur les gestes du quotidien que l'on accomplit sans y réfléchir. D'ailleurs, si l'on y réfléchit au moment de les accomplir, on ne sait plus comment faire, on n'est plus certain que c'est comme ça que cela se passe d'habitude.
Dans certaines circonstances, l'accomplissement de ces "pas grand chose" qui remplissent notamment notre quotidien, l'autre est un élément de perturbation aux conséquences parfois ignorées par le dit perturbateur. Il en est ainsi du passage dans les toilettes susceptibles d'être utilisées par d'autres, autres avec qui vous ne partagez pas la moindre intimité.

J'ai trouvé le problème suivant.
“Un homme entre dans des toilettes pour messieurs et remarque “n” urinoirs libres. Lequel devrait-il choisir pour maximiser ses chances de conserver son intimité, c’est-à-dire de minimiser les chances que quelqu’un vienne occuper un urinoir voisin du sien ? Dans cet article, nous tentons de répondre à cette question en considérant une variété de comportements habituels dans les toilettes pour hommes.”

mardi 22 novembre 2011

Quelque part

Il sait que ce point existe. Le centre de ce qu’il est. Il aimerait le trouver mais il dérive et échappe à sa recherche. Il le sait proche. Pourtant, le point ne lui offre que le doute. Même cela, peut-être surtout, prolonge son mouvement. Pris dans les méandres de sa fatigue, il lui arrive de renoncer. Le point, balloté comme un grain de sable par la marée, repart au large. Il se demande parfois s’il le reconnaîtra. Il a déjà eu la sensation de le frôler. Il sentait en lui un changement, une transformation. Il était proche. Il se demandait s’il n’aimait pas mieux juste s’en approcher. Il aimait la fragilité de ces instants qui étaient comme des plumes qu’un souffle fait disparaître. Il se glissait dans le silence. Depuis qu'il s'était extirpé du temps, l'angoisse du vide avait disparu. Comme autrefois, lorsqu'il était encore enfant et qu'il se pelotonnait dans ses couvertures en attendant le matin, il se laissait porter par les vagues de doutes qui finissaient par le ramener sur le rivage.
Il ne laisse pas de place à l'oubli. Il n'en a pas même le désir.

Purée!

"Lui foutre la paix"

Titre d'un article de Slate magazine consacré à DSK.

vendredi 18 novembre 2011

Marche ou crève


"Si jamais, quand vous tombez malade, cela n'a aucun impact sur votre indemnité et votre salaire, ce n'est pas très responsabilisant. Du coup, on a un peu l'impression que la sécurité sociale est quelque chose sur lequel on peut tirer sans qu'il y ait un impact. Il faut qu'il y ait un petit signal. Quelqu'un qui est en arrêt maladie, il faut qu'il se rende compte : tout ça, ça coûte à la sécurité sociale". "C'est une question de principe", a martelé le ministre, opposant "celui qui joue le jeu, qui, quand il est un petit peu malade, fait l'effort d'aller au travail et celui qui se dit quand je suis malade, c'est pas grave parce que je suis indemnisé". Ainsi a parlé Laurent Wauquiez chef de file de la droite sociale.

Je ne suis pas choqué par ces propos. Je me suis d'abord demandé si c'était de la bêtise ou du cynisme. Je vous laisse deviner. Ensuite, ces propos ont éveillé ma curiosité. Quelle conception de la vie notre Lolo a-t-il? Quelle représentation a-t-il de notre vie? Connait-il nos aspirations, nos espoirs, nos rêves, notre idéal, nos priorités? A-t-il conscience de nous insulter? Faut-il que nous soyons tous coupables de quelque chose?

Pour préserver notre système social, il suffit de ne pas y avoir recours. Simple question de bon sens.

dimanche 13 novembre 2011

Tout près


C'est une simple question de bon sens. Cette phrase est l'argument politique suprême qui justifie, légitime bon nombre de décisions et de projets. La politique ne serait plus faite que d'évidences, de vérités qui brillent dans le ciel des certitudes.
Puisque c'est le bon sens, rien ne peut lui être opposé. Le bon sens est l'autoritarisme mou qui s'impose sans qu'il y ait besoin de débattre. Si une décision est estampillée bon sens, elle est donc bonne pour la France.Et si j'exprime des doutes quant à la pertinence de cette décision, je vais à l'encontre des intérêts de mon pays.
Le bon sens est à portée de la main, il est tout près. C'est un raccourci de la pensée qui est allergique aux complications, aux raisonnements, aux doutes.
La phrase ci-dessous, prononcée par notre Président, est une application grammaticale du principe de bon sens qui par son universalité peut être comparé au gibolin, vanté en son temps par les Deschiens. Ainsi, puisqu'ils sont proches, "pouvoir" s'accorde avec "nous". Une simple question de bons sens.


«Cela serait tellement formidable que chacun d'entre nous puissions nous élever au-delà de nos intérêts partisans.»

jeudi 10 novembre 2011

C'est le moment (3)

Nous sommes confrontés à des difficultés qui sont résumées par l’expression « Crise de la dette ». Si il est difficile, mais pas inutile, de rétablir les responsabilités de chacun, nous sommes tous concernés par cette situation. Si l'on doit croire nos dirigeants, pourquoi ne le ferions nous pas, il en va du fonctionnement, des valeurs de notre société. Pour la faire courte, si nous ne faisons rien, tout s'écroule.

Alors, je me suis dit que c'était le moment de mettre en pratique les valeurs dont nous nous glorifions et qui feraient l'identité de notre nation. Propos un peu pompeux mais à situation exceptionnelle...Soyons solidaires, fraternels, épris de justice, portés par idéal commun d'une société généreuse et respectueuse. Plutôt que sans cesse chercher et désigner des coupables, des voleurs, des profiteurs et autres privilégiés, que l'on nous propose des projets de société qui nous donnent la sensation d'appartenir à une communauté.

J'arrive à m'auto-enthousiasmer.

mardi 8 novembre 2011

C'est le moment (2)

Accompagné de mes pensées, je suis monté dans le bus où m'attendaient les passagers déjà en place. Ils m'ont offert une standing ovation. Je les ai remerciés d'un discret signe de main. Le calme revenu, chacun est retourné dans ses pensées.
Pour ce qui me concerne, j'étais donc avec celle que j'avais sélectionnée qui explorait la situation socio-économique de notre pays. J'ai remarqué qu'il n'allait pas de soi de voyager avec ses pensées. Elles peuvent être fugaces, faire preuve d'espièglerie, de légèreté, être hermétiques. Certains matins, ce n'est qu'une fois les portes du bus refermées que je constate que ma pensée est restée dans l'abri, comme si elle était dotée d'une autonomie. Il est vrai qu'il m'arrive de tourner longtemps autour d'une pensée sans trop savoir quoi en faire.
J'avais bien en tête celle de ce matin là. Elle ne demandait qu'à s'épanouir. Je la sentais fertile, généreuse, prête à collaborer. Je lui ai fait part de l'intérêt qu'elle éveillait en moi.

lundi 7 novembre 2011

C'est le moment (1)

Ce matin, installé dans l'abri bus, j'attendais le bus. Gris et bas, le ciel échappait à ma vue. Quelques heures plus tard, notre premier ministre allait annoncer des mesures permettant d'adapter notre budget 2012 à la prévision de croissance qui est passée de 2,25% à 1%. Comme si il était débordé, emporté, balloté, notre gouvernement agit comme si il en était réduit à faire de la briconomie.
Si l'on en croit ceux qui savent, notre pays traverse une situation susceptible d'aggraver la crise tant économique et financière que sociale.
Dans ce qui est devenu mon abri bus, défilaient mes pensées sur le sujet. J'ai toujours peur d'oublier mes pensées. Parfois, ce ne serait pas plus mal. Certaines ne supportent d'être couchées sur le papier. Elles perdent de leur saveur, de leur pertinence. Pour tout dire, une fois écrite, elles n'ont plus d'intérêt. Mais j'ai senti que celle de ce matin avaient du corps.

jeudi 3 novembre 2011

Toujours plus

"Le superordinateur japonais "K" dépasse la barre des 10 pétaflops".

En lisant ce titre du "Monde" je me suis dit que le pétaflop pourrait également être l'unité de mesure des résultats du G 20.

G vain


Pourquoi celui-ci plus qu'un autre? Certainement conscient que notre système économique et financier devait faire l'objet de quelques ajustements, il nous avait été promis en 2008 que plus rien ne serait comme avant la crise de cette année là. C'est peut-être aujourd'hui le cas, mais nous ne nous en sommes pas aperçus. Ou alors, tout a changé mais en pire.

Le G 20 a une volonté et nous offre des souhaits. Toujours les mêmes, identiques, pareils, même chose, copié-collé, comme deux gouttes d'eau qui glissent sur le bonnet blanc. Notre président disait lors de sa campagne qui débuta en 2007 "Ensemble, tout est possible". Ce qui est certain, c'est que "tout est possible".

mercredi 2 novembre 2011

L’hypogonadisme hypothalamohypophysaire congénital.


Pour avoir écouté notre président nous expliquer, au lendemain de ce qui était encore le plan qui allait nous sauver, sorte d'arche moderne qui allait flotter sur la houle de la dette, ce qu'il avait décidé, je me suis dit que nous allions souffrir. Je l'ai imaginé nous inoculant une purge.