jeudi 31 mars 2011

Facile

En déclarant que "La règle intangible de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne devrait pas se poursuivre après 2012", le secrétaire d'Etat à la fonction publique Georges Tron prouve qu'il n'est pas homme à faire les choses à moitié.

mercredi 30 mars 2011

Derrière l'oreille


Avez-vous remarqué le caractère cyclique de la présence d'un ministre sur le devant de la scène? Aujourd'hui sont visibles François, Xavier et Claude. Où sont les autres? Qui se souvient d'eux? Qui sait ce qu'il font?

Ce matin, sous ma douche, je ne pensais pas à Roselyne Bachelot. Elle avait disparu des écrans, ne cherchait plus la caméra, n'approchait plus ses lèvres d'un micro. Malgré l'affaire Servier, l'incurie de l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé et la désorganisation vaccinale, j'avais presque oublié qu'elle avait été ministre de la santé jusqu'en octobre 2010. Elle aussi nous assurait assumer ses décisions, ses propos et ce qu'elle nommait son action.Et puis, sans autre forme de procès, elle a changé de ministère où elle assumera à nouveau ses décisions.

Mais pourquoi la douche et Roselyne? Ce matin, Roselyne a refait surface. Elle a pris à bras le corps un sujet vieux comme...Roselyne a découvert la prostitution. Ce qui nous vaut la déclaration suivante: "Je suis favorable à la pénalisation des clients. Il faut les punir. La prostitution n'est jamais volontaire. Il y a une complaisance à parler de la prostitution, comme c'est souvent le cas avec les discriminations envers les femmes. Il est temps que cela cesse."

Je ne vais pas m'étendre plus que de raison sur le sujet. Il faut punir le client. Je propose dix coups de règles sur le gland (que ça fait mal!). Vous remarquerez que Roselyne ne conçoit que la prostitution féminine. Comme souvent, le politique brandit la bonne idée dont une nouvelle loi sera la traduction. Roselyne prend en exemple la Suède qui a réussi à faire baisser de façon très sensible la prostitution. Mais ce que ne dit pas ou ne sait pas Roselyne c'est que la Suède traduit dans les faits l'égalité femme/homme. La lutte contre prostitution doit faire partie d'un tout dans une société qui reconnait à tous d'exercer les mêmes droits, de pratiquer les mêmes libertés et d'accéder aux mêmes aspirations. Notre parlement a en quelques années voté cinq lois instituant l'égalité salariale sans qu'elle soit pour autant aujourd'hui appliquée. Comme le dit si bien Roselyne, il est temps que ça cesse.

Croix de bois, croix de fer

Ce matin, sortant de la douche, j'ai eu la curiosité de consulter le taux de participation aux différentes élections depuis 1958. Le premier constat que l'on peut faire, comme dirait un politologue, est que, exception faite de l'élection présidentielle, cette participation est en baisse constante. Les principaux intéressés sont les électeurs potentiels et les politiques.

Poussant l'analyse politique à un niveau jamais atteint, je me suis dit que la solution était de foutre la paix au citoyen pour qu'il ait à nouveau l'envie d'être électeur. Le sens du vote est perverti (un peu fort?) par les analyses, les interprétations dont les auteurs rechignent à admettre qu'un vote puisse être positif. Serions nous prêt à voter pour n'importe qui à seule fin de faire part d'un mécontentement? Sommes nous prêt à renoncer au choix d'un pouvoir local qui structure notre quotidien pour pouvoir sanctionner un pouvoir central? En serions nous réduits à ne voter qu'à l'aune de nos intérêts particuliers?

Toujours aussi observateur, j'ai remarqué qu'au cours de ces courtes soirées électorales (municipales, départementales, régionales), le casting est toujours le même sur les chaînes nationales. A croire que les élus locaux n'ont rien à dire.

J'avais l'intention d'écrire autre chose mais ma pensée a dévié, ce qui fait que le titre ne correspond à rien.

http://www.france-politique.fr/participation-abstention.htm

lundi 28 mars 2011

Les mots

Vous avez en mémoire les mots de notre ministre de l'intérieur "Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux" A cette occasion je me suis fait la réflexion que nombre d'hommes politiques aiment à parler des français mais ne s'adressent que rarement directement à eux. Cela me fait penser à l'aide-soignante qui le matin demande au malade "Alors, il a bien dormi? Il a faim?".

Alors imaginons que, même si c'est dans style indirect, le politique s'adresse au peuple. Pour ce faire, il utilise des mots qui finissent par constituer des phrases. Que fait le peuple? Il écoute ou lit ces phrases. De sa lecture ou de son écoute, il se fait une idée de la pensée du politique. Si l'on suppose que le politique réfléchit avant d'exprimer sa pensée, son analyse, sa vision de la société, il prend bien soin de choisir les mots qui traduisent sa pensée. C'est le moins que le peuple puisse attendre. Il semble que notre ami Claude avait quelque chose à nous dire mais que les mots qu'il a choisis pour le dire ne correspondent pas à ce qu'il voulait dire. Certainement habitué au fait que Claude éprouve des difficultés à faire partager sa pensée, notre premier ministre s'est ainsi exprimé au sujet des propos de Claude "Je ne m'attache pas aux tournures de phrase, je m'attache à la politique que l'on conduit" Ce qui en d'autre terme veut dire que les propos du pauvre Claude sont incompréhensibles ou qu'à tout le moins hasardeuse serait une interprétation.

Quelques temps plus tard, le gars Claude nous parla d'une croisade dont notre président aurait pris la tête. Si c'était bien ce qu'il avait dit, ce n'est pas ce qu'il fallait comprendre. C'est du moins ce que déclara Henri Guaino qui nous précisa: "Je le défends car il n'a pas dit ce qu'on lui fait dire. Je constate que nous baignons dans un climat d'hystérie"
"Croisade, c'est une expression courante. Peut-être que le mot n'était pas très adroit, mais ça ne s'appliquait pas à ce à quoi on l'a appliqué"

Si vous savez à quoi s'applique croisade, faites moi signe.

vendredi 25 mars 2011

Bien profond


Un soir, comme trop souvent, j'étais avachi dans le canapé. Je regardais la télévision. La télécommande certainement trop éloignée de ma main, je subissais la publicité. Un spot pour un parfum Dior retint mon attention. Une chanson de Gainsbourg était censée l'illustrer. Avant qu'il ne soit rattrapé par d'autres, ce chanteur, pour rire, aimait bien choquer le bourgeois qui ne comprenait pas toujours de quoi il retournait, les sucettes à l'anis étant un bon exemple. Quelques temps plus tard, il se fit plus explicite avec l'année érotique et "Je t'aime, moi non plus".

Dans la pub en question, c'est cette dernière qui soulignait les images. Les images sont Dior et bien sûr d'argent. Si je résume, dans le désordre, c'est une histoire d'amour papier glacé entre Natalie Portman et un jeunot sans intérêt (c'est un homme mûr qui vous parle). Il lui a envoyé des fleurs. Elle prend un bain. Elle s'habille. Elle le retrouve dans le jardin qu'après la cour il ne va pas tarder à lui faire. Ils prolongent dans une chambre que l'on devine de palace. Elle lui dénoue son noeud papillon, avec les doigts. Ils sont habillés sur le lit. Il disparaît des deux derniers plans. Semblant satisfaite, l'air mutin ou salope, comme on veut, mais là c'est plutôt mutin, elle exhibe le flacon qui laisse apparaître le précieux liquide, en quelque sorte in vitro. Et pour terminer, elle porte autour du cou le noeud papillon défait.

Chacun aura compris que tout est dans tout mais pour le coup pas inversement. Pendant tout ce temps, trente secondes, on peut entendre Jane chanter "Je t'aime, je t'aime" et Serge répondre "Moi non plus." Jane enchaîne "Tu vas et tu viens". Et moi, avachi sur mon canapé, j'attends. Jane chante "Tu vas et tu viens" en vain. Le spot se termine sans que l'on sache où Serge a bien pu aller.

Pourquoi

Pourquoi après avoir fait ce que l'on avait à faire, reste-t-il toujours quelque chose à faire?

jeudi 24 mars 2011

Comme quoi...

Ce matin, sous ma douche, j'ai pensé à Liz Taylor. Aussi étonnant que cela puisse paraître, tout comme lorsque j'ai pensé à maître Capello, il ne s'est rien passé. Ce qui leur fait un point commun. Je ne suis pas mécontent de les avoir réunis par delà la mort. J'imagine la question d'un jeu " Attention, super banco, quel est le point commun entre...?" Ding, ding, ding

mercredi 23 mars 2011

Faire front


Ce matin, alors que je tentais de saisir le savon qui, trop loin, m'attendait sur la droite, je me suis demandé pourquoi je ne voterai pas pour le front national. Je dois vous avouer que je ne me suis jamais intéressé à son programme. Avant que la fille ne s'impose, régnait le père. A la simple écoute de ses propos sans fond, je discernais en lui les ondes de la haine, du mépris, de la violence. Il jouissait de son inutile pouvoir. Il se savait impuissant et prenait plaisir à souiller tout ce qu'il touchait. Personne ne l'a durablement réduit à ce qu'il est.

Sa fille a pris place, aussi impuissante que son père. Alors, pourquoi faudrait-il avoir peur? Si l'on prend le temps de l'écouter, s'impose l'évidence qu'elle ne conçoit pas le débat politique comme un dialogue qui reposerait sur l'échange des arguments, la confrontation des idées mais comme l'occasion de déverser un flot d'accusations, d'affirmations qui n'ont que le dénigrement pour objet. Cette stratégie repose principalement sur l'amalgame qui est fait entre compromis et compromission. La fille, plus encore que le père, tente de faire croire que de sincères convictions ne peuvent s'accommoder de compromis.

Ma douche se terminait et je regardais la mousse disparaître dans le siphon.

mardi 22 mars 2011

Positions

Le deuxième tour des cantonales révèle qu'il n'est pas facile d'être électeur, encore moins d'être électeur de droite. Au premier tour il vous est laissé la relative liberté de voter pour qui bon vous semble. Vous avez le libre choix de votre position même si, comme un écho infini, résonne le slogan "Votez utile". Le kamasoutra électoral stimule votre imagination. Après avoir passé quelques instants seul dans l'isoloir, vous en ressortez un sourire de satisfaction aux lèvres.

Arrive le deuxième tour. Finis la débauche et le stupre. Comme une bulle papale, éclate l'injonction de revenir dans le droit chemin. C'est ce que l'on appelle la consigne de vote qui est à la démocratie ce que la position du missionnaire est à l'érotisme.
Frustrés, l'électrice et l'électeur préfèrent rester à la maison et se dégoupiller la bonbinette ou se faire reluire le vestibule.

samedi 19 mars 2011

Commerce (café du)


"Les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale."

Si je m’en réfère aux propos de cette éminence devenue ministre de l’intérieur qui sonde les âmes et les cœurs, je ne suis pas français. Si j'ai des sentiments, ce ne sont pas ceux que Claude Guéant me prête. Cherchant à comprendre le sens de cette déclaration, j'ai essayé de me mettre à la place d'un français.

Nous avons d'abord les français et les autres. Je devine que dans l'esprit du gars Claude, tous les français sont blancs. Claude s'approche au plus près du précipice, jusqu'à son extrême bord. A force d'immigration incontrôlée. On sent poindre les hordes qui violent nos frontières. De quelle immigration parle-t-il? Il n'ose pas la nommer, la définir. Qui n'aurait pas contrôlée cette immigration?

Les français ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux. Ce parfois tempère ses propos. Claude, comme les français, serait un intermittent de la xénophobie. C'est moins grave. La question se pose de savoir dans quelles circonstances les français ne se sentiraient-ils plus chez eux? Je suppose que ce sentiment naîtrait au contact des autres, dans un lieu public. Mais comment le français dicerneraient-ils ceux qui proviennent de l'immigration incontrôlée? Claude a son idée sur la question mais il n'ose pas aller jusqu'au bout. L'éminence n'aurait-elle pas de couilles (oui, je sais...)?

Les français ont parfois le sentiment L'emploi du mot sentiment vient atténuer la force du propos. Ce que ressentiraient les français ne reposerait pas sur une réalité. Claude et les siens ont tellement fait peur aux français que ces derniers ont fini par avoir peur d'un fantasme. Claude doit faire quelque chose pour que les français n'aient plus peur sans qu'ils soient pour autant rassurés.

Faux-cul jusqu'au bout, Claude nous parle de pratiques. Il ne dit pas lesquelles mais suivez son regard.

Comme j'ai de la chance et comme je suis heureux de ne pas être français.

jeudi 17 mars 2011

Décence




Quelques heures après ce que l'on appelait encore un incident nucléaire, les écologistes ont réclamé un débat sur cette énergie. Notre premier ministre a qualifié ces propos d'indécents. Les verts profitaient d'un drame humain pour polémiquer.

Ce matin, après avoir pris ma douche dont l'eau est chauffée par l'énergie solaire, je suis descendu dans la cuisine. J'ai allumé la radio qui fonctionne à l'énergie nucléaire. J'entends Anne Lauvergeon nous dire :"Si il y avait eu des EPR à Fukushima, il n'y aurait pas de fuite possible dans l'environnement."

J'avais une tripotée de commentaires à faire et puis je me suis dit "A quoi bon."

mercredi 16 mars 2011

Doré sur tranche

J'ai le souvenir que François Fillon avait mal vécu de ne pas faire partie du gouvernement de Villepin. Amer et revanchard, il avait eu des propos peu amènes pour le président de l'époque. Il avait, la même année, perdu la présidence du conseil régional des Pays de Loire. Il s'était retrouvé désoeuvré. S'étant découvert des atomes crochus avec l'éternel ministre de l'intérieur, il consacra son temps à préparer les réformes qui allaient sauver notre pays. Je me souviens l'avoir entendu nous dire qu'il avait pris le temps de réfléchir et de concevoir un programme complet de réformes. Il ne restait plus qu'à le mettre en oeuvre.

La première réforme concerna la fiscalité. Pourquoi pas puisque tout un chacun s'accordait à dire qu'elle était notamment incompréhensible et injuste. Mais friand de symboles et impatient, notre président ne réforma pas la fiscalité. Il fit voter la loi TEPA qui contenait le bouclier fiscal. Avide de formule, le même présenta ce bouclier comme un marqueur de son quinquennat. Jamais, nous dit-il, il ne reviendrait sur cette décision. Et puis...

C'est François qui s'y est collé en déclarant Le bouclier fiscal a été mal compris. Donc nous voulons mettre fin au défaut de l'ISF dont le bouclier était le remède imparfait Ces deux étonnantes phrases méritent d'être décortiquées.

Le bouclier a été compris mais pas comme il aurait fallu. Si nous l'avions bien compris nous aurions été favorables à son instauration et à son maintien. Ce bouclier a trois ans, ce qui donne une idée de la capacité de François à se faire comprendre. Il ne lui vient pas à l'esprit que si nous n'avons pas bien compris, c'est qu'il n'a pas bien expliqué.
François nous dit que le bouclier a été institué pour pallier les défauts de l'ISF. Pourquoi avoir inventé un système imparfait sensé compléter un autre système imparfait? Pourquoi, faisant preuve de bon sens et de pragmatisme, François n'a-t-il pas simplement corrigé les défauts de l'ISF?

Mamie suça



Les mangeurs de yaourt sont-ils des gérontophiles?
Ce matin, seul dans l'abri bus, j'attendais. En attendant, je décortiquais une affiche publicitaire qui vantait le plaisir qu'un yaourt peut procurer. Je détectais l'affirmation d'une addiction possible. J'allais passer à autre chose lorsque je lus cette phrase "Mamie Nova, il n'y a que toi qui me fait ça". Nom d'une pipe (je sais...) me dis-je. Naïveté ou perversité? Ou simplement la prise en compte d'une réalité tant sociologique que démographique d'une population vieillissante qui se féminise? Je ne savais que penser. Je fermai les yeux et tentai d'imaginer. Tremper sa cuillère dans le yaourt n'échappait pas à la polysémie. Quel sens pouvait-on donner aux morceaux de fruit promis?
Poussant plus avant ma réfléxion, alors que je voyais poindre le bus, il m'apparus évident que, sous couvert d'un produit lacté, il y avait l'affirmation de l'existance d'une sexualité de qualité du troisième âge qui ne demande qu'à s'épanouir.

mardi 15 mars 2011

Pour rire


Ce qui suit est extrait d'un article de "Rue 89"

Carlos Ghosn expliquait sur TF1 :

« Quand un constructeur est en avance technologique, ne soyons pas naïfs, ça intéresse beaucoup de monde. »

Aujourd'hui, c'est donc l'hypothèse inverse qui se dessine : quand un constructeur est – ou se pense – en avance technologique, il peut être naïf au point de voir des espions partout – et de se faire arnaquer sans aucune difficulté.

dimanche 13 mars 2011

Confine

Selon Nathalie Kosciusko-Morizet, Il n'y a pas d'inquiétude pour les populations des territoires français d'Outre-Mer après l'explosion et la fuite radioactive de la centrale japonaise de Fukushima-Daiichi.

Je me suis dit que si il n'y a pas d'inquiétude c'est qu'il n'y a pas de danger. Après avoir relu, je constate pourtant que d'un côté nous avons pas d'inquiétude et de l'autre nous avons explosion et fuite radioactive Mais je me dis que Nathalie ne peut être que bien informée. Si elle affirme qu'il n'y a pas d'inquiétude c'est qu'elle dispose des données qui lui permettent de nous transmettre une information fiable.

Elle précise:"Aujourd'hui ont été relâchées dans l'environnement des émanations de vapeurs faiblement radioactives qui, au moment où nous parlons, ne semblent pas devoir être dangereuses pour les Japonais eux-mêmes et donc forcément pas dans les territoires d'outre-mer", Si il y a eu explosion, les vapeurs sont faiblement radioactive. Bien que je ne sache pas ce que sont des vapeurs faiblement radioactives, me voilà malgré tout rassuré. Continuant ma lecture, je découvre une contradiction latente. Les vapeurs faiblement radioactives ne semblent pas devoir être dangereuses. Si je comprends bien, elle n'est sûr de rien et n'est pas loin d'en savoir autant que moi. Ce qu'elle confirme en précisant que "nous ne disposons pas de toutes les informations complètes pour avoir une vision d'ensemble de la situation".

vendredi 11 mars 2011

Pains de campagne (3)

Ce candidat de la droite a développé l'idée générale selon laquelle il y avait de bonnes idées à droite et à gauche et qu'il serait dommage de s'en priver sous prétexte qu'elles émaneraient du camp adverse. Dès l'instant où l'on défendait l'intérêt général et donc celui de la France, il n'y avait plus lieu de maintenir le clivage droite/gauche, archaïsme des temps anciens. Le président tendait la main, ouvrait les bras pour accueillir ceux qui voulaient contribuer aux changements. Voilà un président qui voulait combattre le sectarisme, qui apparaissait comme un rassembleur. Comme nous allions nous en rendre compte, c'était la première manoeuvre d'exclusion. Ceux qui continuaient d'affirmer qu'il existait des différences entre la droite et la gauche étaient les tenants de l'immobilisme, engoncés dans des préjugés d'un autre âge. Ils étaient les premiers responsables identifiés de la situation dans laquelle se trouvait notre pays. Il était nécessaire que notre pays aille mal, quelque soit le domaine.

mercredi 9 mars 2011

Pains de campagne (2)

La candidate de la gauche, bien que dans une posture de maîtresse d’école, semblait vouloir solliciter le citoyen en le considérant comme force de proposition. Le candidat de la droite, quant à lui, nous proposait une République irréprochable. Nous aurions pu nous demander pourquoi irréprochable. La République ne l’est-elle pas par définition ? Quoi qu’il en soit, il semblait avoir conscience qu’elle ne l’était plus. Nous avons choisi le candidat. Alors pourquoi lui ?

Il nous a dit que tout était possible. Il nous a dit qu’il n’y avait pas de fatalité. Il nous a dit qu’il y aurait un avant et qu’il y aurait un après. Il nous a dit que les idéologies étaient mortes. Il nous a dit qu’elles étaient responsables de nos maux, de nos divisions. Il nous a dit qu’elles avaient entravé notre liberté. Il nous a dit qu’il fallait être pragmatique. Il nous a dit qu’il fallait du bon sens. Il nous a dit qu’il fallait faire preuve de volontarisme. Il nous a dit que les notions de droite et de gauche n’avaient plus de sens. Il nous a dit que mai 68 avait perverti notre société devenue permissive mais il nous a dit qu’il n’avait aucun tabou. Il nous a dit qu’il mettrait tout sur la table. Il nous a dit qu’avec la volonté on arrivait à tout. Il nous a dit qu’il fallait promouvoir la réussite individuelle.

mardi 8 mars 2011

Pains de campagne (1)

Puisque 2012 approche, puisque l’on tient à nous faire croire que l’année prochaine c’est demain, je me suis intéressé à 2007. Je me suis à nouveau demandé pourquoi, nous peuple de France, avions-nous fait le choix de ce président.
En 2007, se terminait un cycle de 19 ans d’immobilisme présidentiel. Je me souviens m’être dit que le nouvel élu du peuple aurait une responsabilité plus importante que jamais. Nous avions à nouveau besoin et envie de croire. Nous cherchions à partager un projet. Nous voulions croire en l’avenir. Peut-être n’étions nous plus en état de rêver. J’ai le sentiment que nous attendions de l’honnêteté, de la probité, de l’humilité, de la droiture, de la simplicité, de la fidélité. Nous avions besoin d’avoir confiance en ceux qui veulent nous gouverner.
Même si le programme de la gauche nous est resté jusqu’au bout inconnu et même si la droite nous rejouait un épisode de l’homme providentiel, il me semblait que nos deux candidats avaient plus ou moins confusément conscience que leurs concitoyens souhaitaient que l’action politique soit guidée par la morale. Je dois vous avouer, certainement à tort, que j’éprouve une certaine réticence à utiliser le mot valeur.

mercredi 2 mars 2011

Quel petit débat à l'enjeu faisandé au fond de la cour?

Je me souviens… Je me souviens d’un débat sur l’identité nationale. Je me souviens surtout de son intitulé. Je m’en souviens mais j’ai tout oublié. Je me souviens que cela semblait important mais je ne sais pas pourquoi. Je me souviens qu’il y avait de bons français et que l’on ferait tout pour que les autres le deviennent. Mais qui s’en souvient ?
Est-ce pour cela que JF Copé juge important de lancer un débat sur la laïcité comme l’on jette une pierre dans une vitrine ? Que nous dit JFC « Il s'agit d'un débat qui est initié par l'UMP, qui porte sur la laïcité, qui a d'ailleurs toujours porté sur la laïcité ». Pourquoi ce sujet plutôt que la politique fiscale, la politique étrangère, la politique éducative, citoyenneté et précarité…JFC nous répond qu’il « initie » des débats sur des sujets qui préoccupent les français. S’il y en a bien un qui sait ce qui nous préoccupe c’est JFC. Il nous connait tellement bien le JFC qu’il sait que ce n’est pas la laïcité qui nous préoccupe. A l’origine de son initiation il précisait "Nous allons organiser un débat autour de la thématique qui est la suivante : comment organiser l'exercice des cultes religieux. (...) Ce débat comportera deux parties, une première sur les cultes religieux en France et leur compatibilité avec les lois de la République, et une deuxième partie sur la question de l'islam de France. Comment organiser l'exercice des cultes religieux." Mais quels sont donc ces cultes religieux qui ne sont pas organisés ? Comme tout bon énarque, le JFC nous le fait en deux parties. D’abord les cultes religieux et ensuite… Et il ajoute qu’il s’agit de "poser un certain nombre de problèmes de fond sur l'exercice des cultes religieux, singulièrement le culte musulman, et sa compatibilité avec les lois laïques de la République" Singulièrement, dit-il. Il s'agit encore et toujours de désigner.
Pour ce qui me concerne, je sais que JFC est en campagne électorale depuis trois ans pour l’élection de 2017.

Et pour terminer, qui a dit:

" Moi, je veux aller plus loin : je ne veux pas de minarets, pas d'appels à la prière dans l'espace public, pas de prières dans la rue".

mardi 1 mars 2011

Erosion

Une seule pensée et tout se désagrège
Les rires, les caresses ont quitté la plage
Comme le sable emporté par la vague
Je cède, me laisse envahir par la fatigue
Le vent me rappelle que je suis en vie
Ce n’était peut-être qu’un simple cri
Une lumière sur une vie d’illusions
Je laisse au large s’éloigner mes passions
Soudain plus rien n’a d’importance
Toutes les couleurs perdent leurs nuances
S’effacent mes désirs et mes promesses
Je sais qu’un jour je ne chercherai plus sans cesse

Femme au perroquet (Eugène Delacroix)



Juste pour dire que je me sens pousser des ailes.