mardi 31 janvier 2012

Si près

Nous étions déjà loin. Le vent emportait nos pensées. Nous avions le souvenir de ce jour, de ce jour dont nous ignorions tout. Nous existions. Qu'avions nous à faire de demain? Nous avions réuni nos vies. Un premier souffle. Cet amour que nous caressions des yeux. L'élan de la légèreté. Que pouvions-nous attendre d'autre? Sans nous le dire, nous gardions ce jour dans le vide de ces instants qui nous éloignaient. Comme si, un à un, les atomes de son sourire reconstituaient l'infini qui se propageait dans nos âmes. La lumière de chaque matin éclairait notre désarroi. Nous étions à présent sa chair et son sang. Nous ne formulions pas notre attente mais la terre ne pouvait avoir englouti cette vie.

lundi 30 janvier 2012

Bisounours

Ce qui suit est extrait d'un document rédigé par les services de l'Elysée et transmis aux différents ministères le 29 janvier pour les aider à rédiger des communiqués à la hauteur.

"Face à la crise, Nicolas Sarkozy oppose la vérité sur la situation et le courage de l’action. Pas de
promesses intenables, pas de rêve chimérique, pas de division des Français, mais des réformes structurelles pour que notre pays puisse affronter le monde. La France qui sortira plus solide de la crise, c’est une vie meilleure pour les Français : des emplois plus nombreux, des salaires en hausse, plus de logements, plus grands et moins chers"

Comme l'écrivit Roald Dahl "Mieux vaut en rire".

Qu'est-ce qu'on attend

Tout petit déjà, peut-être même avant, j'ai toujours entendu dire que c'était mieux ailleurs (sauf quand c'était moins bien). Par exemple en économie, les charges patronales étaient et sont demeurées le fil rouge. Elles ont toujours été trop élevées. Elles ont toujours été responsables du manque de compétitivité de notre économie, la cause du chômage, l'explication d'une faible croissance, de la désindustrialisation. Encore, toujours et tout le temps, les uns clamaient, les autres réclamaient la baisse des charges. C'était simple. Baissez les charges et vous verrez. Les uns répondaient mais oui, il faut baisser les charges pendant que les autres hurlaient bon alors vous les baissez ces charges. Pas de doute c'est ça qu'il faut faire répondaient les uns pendant que les autres criaient vous allez voir si vous baissez les charges. Alors j'ai fini par croire qu'il fallait baisser les charges pour que tout aille mieux comme j'ai cru que j'allais gagner plus.

Guide suprême

Ci-après des mots et des phrases extraits des 25 communiqués transmis entre 22 et 23h le dimanche 29 janvier. Bien sûr, ils sont sortis de leur contexte. Bien sûr l'on peut faire dire n'importe quoi à des mots pris ainsi au hasard. Je me garderai donc de tout commentaire.

"courage"

"lucidité, mesures extrêmement fortes et courageuses, Cela s'appelle le courage politique."

" le choix du courage, de l'ambition et du rayonnement de la France"

"discours de vérité d'un président de la République en action, courageux et responsable qui n'hésite pas à briser les tabous de la société française".


"totale sérénité"

"Lucide, clair, cohérent et déterminé, un langage sincère et authentique que les Français apprécieront, décisions claires, significatives et rapides. En un mot, il a pris dignement ses responsabilités dans l'intérêt des Français."

" lucidité, volontarisme et courage, . "

" propos lucide et courageux, transparent et authentique, mesures sont concrètes, cohérentes et réalistes. courage et le sens de l'intérêt général."

"Le président a tracé, éclairé un chemin avec, certes, des efforts, des décisions courageuses, mais aussi une espérance,

" authentique et courageux, concentré et déterminé à maîtriser ",

"très pédagogue et très concret". "Lucidité , détermination et courage , sincérité et précision "

" déterminé et rassurant". le courage et la hauteur de vue discours de vérité". langage de courage, de vérité et de sincérité".

"CONCENTRÉ, RIGOUREUX" ET "DÉTERMINÉ"

discours courageux , le choix du courage et de la vérité"

lucide , détermination et une authenticité , engagement sans faille

" le parti pris de l'action et du courage politique", authenticité et sincérité". " un président concentré, rigoureux et dont la détermination est sans faille", ajoute-t-elle.

" action cohérente dans la durée, une action courageuse face à la crise, une action de sincérité pour des Français qui attendent des réponses concrètes."

grand courage dont a fait preuve le président de la République lors de son intervention télévisée". en vérité et en responsabilité, mesures courageuses

La palme revient à Christian Estrosi qui, à 21h22, anticipait la fin de l'entretien "J'exige des entreprises quelles baisses [sic] leurs prix grâce aux allègements de charges patronales et que les entreprises où l'Etat est actionnaire donnent l'exemple immédiatement. Alors que François Hollande vole l'élection aux Français en estimant qu'il est déjà président de la République, Nicolas Sarkozy lui protège les Français." Le même Cricri qui il y a peu était résolument opposé à toute hausse de la TVA.

Enchaîné

Le toucan en tout cas fit du boucan.

mercredi 18 janvier 2012

Le fil à couper le beurre

Ainsi parlait notre Président en 2007

«Je veux m’engager, par exemple, sur le plein emploi: 5% de chômeurs à la fin de mon quinquennat. Et ce travail, on nous demande pas une obligations de moyens, Mme Chabot, on nous demande une obligation de résultats. C’est quand même extraordinaire, la démocratie faut qu’elle vive. Si on s’engage sur 5% de chômeurs et qu’à l’arrivée il y en a 10, c’est qu’il y a un problème.
— Vous dites: objectif 5% pour le chômage. Si vous êtes élu, au bout de votre mandat, au bout de cinq ans, vous n’arrivez pas à ce chiffre, vous dites: "Je ne peux pas me représenter"?
—Je dis aux Français: "C’est un échec et j’ai échoué. Et c’est aux Français d’en tirer les conséquences".»

C'était l'époque où tout semblait possible. Il suffisait de le vouloir. Le pouvoir de la volonté, glorifié en d'autres temps. Aucun doute, les autres, ceux qui étaient là avant lui n'avaient pas voulu. Ils étaient résignés, certains de l'impossibilité de faire mieux. Lui avait toute une ribambelle d'idées pour atteindre cet objectif de 5%, mais comme c'étaient ses idées, il a attendu la campagne électorale pour en faire part. Il était certainement le seul à pouvoir les mettre en oeuvre, c'est sûrement pour ça.

Ce n'est probablement plus le cas aujourd'hui puisque au cours du sommet sur la crise, notre Président déclara:

"Mais l'évolution rapide de la situation nous oblige à la fois à aller plus loin et plus vite. On ne peut pas attendre les échéances politiques pour décider.

Se réfugier dans l'attentisme, ce serait donner raison à tous ceux qui jouent sur l'impuissance du politique et du syndicalisme pour prospérer. Par ailleurs, est-ce que la vie économique, est-ce que les licenciements s'arrêtent parce qu'il y a des élections ? Est-ce qu'on devrait s'interdire de réfléchir, de penser et d'agir au motif qu'il y a des élections ?"

Notre Président doit être l'homme politique qui pose le plus de questions. Nous ne savons jamais à qui elles s'adressent ni qui y répond. Il est possible que ces questions n'appellent jamais aucune réponse. Quoi qu'il en soit, j'attends d'un président qu'il réponde et pour ce qui est des questions, nous pouvons nous en charger.

Texte libre pour une chanson

Ca pouvait qu’faire flope

Avec toute cette flotte

fallait q’ça fasse floc

Droping around the block

J’voulais palper avant d’être vioc

Tant qu’j’en avais dans l’froc

Sur faut qu’on en croque

Eme s’rinait la Charlotte

Chais pas pourquoi j’lai cru

Faut dire qu’j’étais accro

J’collais j’sniffais son touffu

Chuis né pour faire le beau

J’ai vu l’mec avec la sacoche

Pas doute ça allait être moche

J’lui ai mis l’flingue sur la nuque

S’est retourné brusque bourrasque

Pas eu l’temps d’voir le nickel

Le flanc fourré à coup d’plomb

Pas d’croix, directe dans l’fond

Raide el’ m’laissait tel quel

Poème pour un départ

Stéphanie

C’est la fin de tes derniers jours ici

Les face-à-face avec Maud c’est fini

Les ordres de Laurence on oublie

Tout ça et tout le reste on en rit

Alors nous Stéphanie

On croyait s’tait fini

Mais quand c’est fini

Ca recommence mais pas ici

C’est ailleurs que tu vas te parer de nouveaux habits

Mais CDD avec qui ton chemin se poursuit

Tu le connais bien mais c’est un peu court aujourd’hui

Sûr que t’aurais préférer la compagnie de CDI

Alors indéterminé l’avenir est une promesse d’infini

Et puis faut dire que c’est plus rigolo avec des rimes en i

Riquiqui, youpi, ouistiti, catimini, guili-guili, Stéphanie

Et même si c’est fini Stéphanie nini, nous te disons merci

mardi 17 janvier 2012

Une ligne

Un trait qui traversait la ligne

S’étirait comme un point aigu

Dans l’ombre du dernier signe

D’un langage qui m’était inconnu

Je parcourais toutes les mémoires

Je remuais tous les méandres gris

Peu m’importait d’y trouver un espoir

De retrouver la vie qui m’avait fui

Je voulais sentir le souffle de l’innocence

Je voulais ressentir l’envie d’un matin d’été

Je voulais entendre le rire de l’enfance

Je voulais sourire au souvenir de ton éternité

Pauvre étalon (2)

Tout à ma réflexion pour trouver un coupable, car c'est de ça dont il s'agit, traquer la culpabilité, pouvoir lapider celui qui a dilapidé, je me suis souvenu que le budget de notre Etat, avec les effets qu'il implique, était, au bout du bout, voté par le parlement, en d'autres termes par nos représentants. Et comment obtiennent-ils ce statut de représentant du peuple souverain? Par le vote. Et qui leur a confié cette souveraineté? C'est nous. Nous sommes-nous préoccupés de l'état de nos finances publiques depuis 30 ans? Avons-nous manifesté contre des politiques successives qui avaient pour effet de "creuser" notre dette? Avons-nous vigoureusement contesté des politiques qui nous réduisent à asseoir notre croissance sur la consommation des ménages?

Conscient que la liste des questions était longue, j'ai coupé court. Pour faire bonne mesure et afin que ma réflexion porte au moins un fruit, aussi pourri soit-il, à défaut de pouvoir me donner un coup de pied au cul, je me suis mis un baffe.

lundi 16 janvier 2012

Pauvre étalon (1)


J'ai écouté, j'ai lu, j'ai réfléchi. Ensuite, histoire de ne pas me précipiter, j'ai laissé décanter. Avec tout ça je me croyais à même d'avoir un avis autorisé. C'est au moment de formuler cet avis que je me suis rendu compte que je n'en avais pas.

Pour tout dire, j'ai d'abord suivi la piste du responsable. Comme nous avons abondamment fait part au reste du monde de notre fierté d'être triple A, j'ai rapidement innocenté le pauvre étalon. J'ai alors orienté mes recherches du côté du pouvoir en place qui nous avait dit que c'était notre bien le plus précieux qui récompensait une gestion budgétaire rigoureuse, sérieuse... Un peu plus tard, il était devenu un peu moins précieux sans que nous en arrivions à en déterminer la valeur. Une fois perdu notre triple A, notre ami Baroin nous annonçais que cette "dégradation" n'était pas une surprise. Depuis quand était-il au courant? Notre gestion budgétaire rigoureuse, sérieuse ne serait-elle pas la bonne? Bien que prêt à désigner le coupable, qui était tout trouvé, je me suis accordé un nouveau temps de réflexion. Même si les actuels gouvernants ne sont pas des perdreaux de l'année en matière de responsabilités gouvernementales, la lecture de la courbe de l'endettement montre qu'elle entame son ascension à partir de 1981. Jusqu'en 2008, malgré des règles européennes, l'endettement ne semblait pas être une préoccupation majeure. Je me dirigeais donc vers une culpabilité collective des différents gouvernements qui se sont succédés depuis 30 ans.

Mais avant de rendre mon verdict je me suis accordé un nouveau temps de réflexion. Compte tenu des montants en jeu, 1 600 milliards, ce n'était pas superflu.

mercredi 11 janvier 2012

vendredi 6 janvier 2012

Fatigué

Il ne vous a pas échappé que nous sommes en pré-campagne comme le four est en pré-cuisson. Je me demande depuis longtemps à quoi sert le pré. Je ne sais pas qui nous a refourgué ça, mais vu le succès c'est un bon commercial. Ce sont ces choses, ces concepts qui nous deviendraient indispensables. Il y a parfois des avants-sommets, l'avant spectacle. Toutes ces choses et ses machins qui ont besoin d'une préposition pour exister comme le sous-pull, la sur-chemise, l'après-ski et j'en oublie pour aboutir à la sur-consommation.

Je souhaite donc faire un appel à l'occasion de cette pré-campagne. Nous savons que tout ce qui compte d'opposants au pouvoir n'a pas de mot assez dur pour qualifier notre président. Il est, dans le désordre, indigne de la fonction, il favorise les riche, il n'a pas de vision à long terme, il divise... Par ailleurs, la majorité s'acharne sur le candidat du parti socialiste pour nous convaincre qu'il n'a pas la carrure, qu'il n'a pas de projet, qu'il change constamment d'avis, qu'il est irresponsable... Je dis donc à nos responsables politiques que nous avons compris. Que ce soit Nicolas ou François, les deux sont nuls. Il serait donc temps de passer à autre chose et d'enfin faire confiance aux français qui le moment venu choisiront.

Je me disais aussi

"Les hommes deviennent moins intelligents passé 45 ans"

C'est certainement une des raisons qui expliquent les difficultés rencontrées pour trouver un emploi passé cet âge. A la réflexion, je ne sais pas ce qu'est l'intelligence. Je ne saurais pas la définir. Je me doute qu'il doit y avoir une relation entre l'intelligence et la capacité à comprendre. Si je prends mon cas, il y a de nombreuses choses que je ne comprends pas. Il m'arrive de lire un article et d'être incapable d'en extraire les idées principales. J'ai abandonné la lecture de certains livres car j'étais dans l'incapacité de saisir le sens du propos. Autre exemple, je ne comprends pas le comportement de Nadine Morano. Du coup, je me demande quelle est l'unité de valeur de l'intelligence. Le moyen simple de rassurer est de se dire qu'il y a plusieurs catégories d'intelligence, peut-être même une par personne.

Discours départ en retraite

Comme tu l’as souhaité Marie-Claude, si tu permets que je t’appelle Marie-Claude, je n’ai pas écrit de discours pour ton départ, respectant ainsi un désir que j’ai deviné profond, irrépressible. Et comme chacun le sait, il ne m’est rien de plus cher que de combler les désirs d’une femme. Mais que les restantes ne se réjouissent pas trop vite, il faut savoir raison garder car si le désir ne connaît pas de limite, moi si. Comme le chapelier d’Alice fêtait les non anniversaires, nous célébrons donc aujourd’hui un non-départ en retraite. Alors, à qui donc s’adresse ce discours vous demandez-vous ? C’est aussi la question que je me suis posé en l’écrivant. Comme je l’ai déjà signifié lors d’une précédente intervention, la retraite est une disparition et, prise avec plaisir, c’est une petite mort. Cette mort mérite un hommage, un hommage solennel auquel il ne manquera que la couronne. Car, ne nous y trompons pas, les agents de pôle emploi sont des combattants, du moins si j’en crois ceux qui sont chargés de galvaniser les troupes. N’avons-nous pas droit aux expressions « Il faut lutter sur le front de l’emploi » front qui semble se confondre avec l’horizon. « Nous sommes engagés dans la bataille contre le chômage » « L’offensive contre le chômage se gagnera par la création d’emploi » « Pôle emploi est en ordre de bataille » « Le chômage reculera dès l’instant où l’emploi progressera ». Je vous fais grâce des bouts du tunnel, des feux qui sont au vert, des embellies, des désormais célèbres baisses de l’augmentation et ralentissement de l’accélération et autres perspectives encourageantes et frémissements prometteurs.

Soldats du service public de l’emploi, certains, comme abandonnés en rase campagne électorale sont tombés au champ d’honneur parsemé de bras, de ces bras cassés qui dans un dernier spasme tapent avec les trois doigts des deux mains un ultime ctrl-alt-suppr et saisissent que la fin est proche comme l’est le passage de DE à DELD. Il m’a donc semblé juste de glorifier tous ces anonymes en rendant hommage à l’agent inconnu de Pôle emploi. Une cérémonie annuelle sera organisée le jour de la saint Lazare, jour symbolique à plus d’un titre (de transport). En cette période de RGPP, l’agent inconnu a l’immense avantage d’être irremplaçable.

Alors, quelle fut la vie de cette combattante de l’emploi ? Combattante car j’ai l’intime conviction que ce fut une femme pour ainsi chaque matin croire et convaincre le DE que l’embellie est pour demain et qu’elle va lui trouver un emploi. Au commencement était l’ASSEDIC. Acronyme qui désignait une officine qui d’un côté ponctionnait les travailleurs sous forme de cotisations et qui de l’autre côté dilapidait le fruit de sa rapine au bénéfice d’une multitude d’assistés ayant, inattentifs qu’ils étaient, perdu leur emploi. L’existence de cette combine se propageant, les adeptes de la perte d’emploi se firent de plus en plus nombreux. Perdeur d’emploi, plus connu sous l’abréviation PE, devint un métier à plein temps dont les savoir-faire se transmettaient de génération en génération. Avec le temps, perdeur d’emploi est devenu un de ces petits métiers bien de chez nous, de tradition française, qu’il nous faut défendre pour que ne s’appauvrisse pas notre patrimoine. Ainsi notre agent inconnu maniait-il les liasses de billets, à peine sec de la sueur des travailleurs. Généreuse avec l’argent des autres, l’agente voyait les choses en grand.

Pour ainsi dire de l’autre côté de la rue, l’ANPE, dont la mission, impossible, était de convaincre le perdeur d’emploi de devenir un accepteur d’emploi. Il est vrai que passer du statut de PE aisé à celui de travailleur pauvre, l’hésitation était légitime. Le PE mettait en application une des grandes lois du capitalisme, à savoir la loi des avantages comparatifs. Question de bon sens. L’agent ANPE se devait donc de la jouer fine. Il fallait prendre garde de ne pas effrayer le gibier. Pour ce faire, quelques règles simples étaient à respecter. Règle numéro une : ne jamais parler travail ou offre d’emploi lors du premier entretien au risque d’éveiller les soupçons du client. Règle numéro deux : lui proposer de faire le point, lui faire découvrir ses compétences, même si elles ne lui ont et ne lui serviront jamais à rien. Règle numéro trois : lui demander ce qu’il aimerait faire comme si on allait en tenir compte. Règle numéro quatre appâter le gardon en lui proposant une prestation, une formation, ceci dans une ambiance conviviale (le port de la chemise hawaïenne était recommandé), lui précisant que cela ne l’engage à rien et que comme tout un chacun il dispose d’un délai de rétractation de sept jours francs. Ainsi mis en confiance et persuadé que l’on ne lui voulait aucun mal, le PE acceptait-il de consulter des offres d’emploi sachant que par principe il est toujours possible de décliner une offre. Autant vous dire que cette empathie, si respectueuse de la psychologie du PE, avait des effets désastreux sur la situation de l’emploi et ce d’autant qu’un PE partant en retraite était remplacé par deux collègues. Il fallait donc agir et ce au plus vite. Et l’on parla de fusion. De deux organismes distincts allait en naître un seul. Seule, c’est ainsi que se retrouva notre agente. Elle fut victime de manipulations génétiques qui devaient lui permettre de porter deux casquettes en même temps, indemnisation et placement. Tout comme Hercule ne pouvait faire marche arrière au risque de stigmatiser ses origines grecques, cette moderne combattante ne pouvait que voler de victoire en victoire sur le champ de bataille de l’emploi. Mais faute de terrasser l’hydre, elle finit par perdre la tête pendant que son démiurge s’emmêlait les neurones dans la manipulation des fioles. Résultat des courses, de la fusion rien ne fusa et l’agente refusa de retourner au front. De l’empathie l’on passa à l’apathie. Faute de pouvoir donner naissance à l’agente bi l’on créa le binôme mais cela est une autre histoire que je vous conterai un autre jour.

E=mc2

Malgré ma promesse, vous comprendrez que je ne puisse passer sous silence l’œuvre de celle que nous appellerons EMC pour préserver son anonymat. Manieuse de dossiers hors paire, les empilant jusqu’à recréer Manhattan y compris les twin towers sur un coin de table, laissant libre cours à sa sensibilité artistique lorsqu’il s’agissait de choisir la couleur des chemises. C’est avec fermeté et un doigté incomparable qu’elle tirait sur l’élastique tout en sauvegardant son intégrité. Femme d’ordre, avec elle tout était au carré même les ronds, ronds qu’elle ne lâchait que sur facture acquittée. Mais là où elle nous éclaboussait de toute sa dextérité, son talent et sa créativité c’était dans le maniement d’OFAA, ALADIN et autre OLIMP sur lequel elle trônait en compagnie d’un ancien docker retiré des containers reconverti dans l’utilisation de fonction avec une préférence marquée pour la fonction Q et associées alors que notre anonyme EMC, plus romantique, utilisait uniquement la fonction M.

C’est sur cette lettre et cette perspective que je souhaite à notre anonyme tous les plaisirs de la liberté.

mardi 3 janvier 2012

Social


Quel est le sens des mots? Je me souviens de certaines appellations comme démocratie populaire, République démocratique allemande, république populaire. Aujourd'hui nous avons la droite populaire, la droite sociale. Palissades qui dissimulent le véritable objet social.

Et comme émergeant des profondeurs du bon sens, la TVA sociale refait surface. Le 31 décembre dans ses voeux notre Président nous informe que c'est une piste réflexion et qu'elle sera un des sujets abordés avec les partenaires sociaux lors du sommet pour l'emploi du 18 janvier . Deux jours plus tard, il déclare, à je ne sais qui, que de fait il n'est plus temps d'attendre et que la TVA sociale sera effective dans les semaines qui viennent. En 48 heures l'urgence a subitement surgi.

Pour rappel le 15 novembre dernier notre Président s'exprimait ainsi:

«Je propose d'installer le Haut-conseil au financement de la protection sociale, qui associera les partenaires sociaux et engagera le débat public sur ces questions au coeur de notre pacte social. Il nous aidera à poursuivre sur la voie du redressement des différentes branches de la sécurité sociale. Il commencera à travailler avant la fin de l'année et apportera sérénité, sérieux et objectivité dans ce débat. Je lui demanderai de faire des propositions à la hauteur de l'ambition que je porte pour le modèle social».

Il est à noter que ce Haut-conseil ne s'est pas encore réuni. Le bon sens voudrait qu'il s'en abstienne.