Où est mon caleçon? |
mercredi 31 juillet 2013
lundi 8 juillet 2013
On the back
Nous étions vendredi, plutôt assez proche de samedi. Ce moment où les projets du week-end nous font un clin d’œil. Deux jours où les obligations la mettent en veilleuse, deux jours durant lesquels j'ai la sensation d'être le maître du temps, le maître de mon temps. J'avais prévu de faire ça, d'aller là, de rencontrer machine, machin, de lire, d'écrire, de me promener, de m'arrêter pour laisser passer le temps. En règle générale, le contenu du week-end est de l'ordre du fantasme. Je mets beaucoup d'énergie dans l'organisation de ces deux jours. Comme souvent, les préliminaires me suffisent. Au bout du bout, même si je ne fais pas grand chose, je sais que j'aurais pu.
Toujours est-il que nous étions vendredi, ce moment où dans leur façon de quitter le bureau, de vous dire bon week-end, de bouger avec d'amples gestes comme si ils n'allaient jamais revenir, certains de vos collègues vous donnent l'impression qu'ils vont s'éclater comme des bêtes et qu'ils vont revenir lundi en vous disant "Putain, qu'est-ce qu'on s'est foutu" comme si nous, nous nous étions fait chier comme des rats morts.
Pour ce qui me concerne c'est calmement et humblement que j'ai quitté le bureau. Faut croire que je me doutais de quelque chose.
Je vous la fais courte. Je me suis couché vendredi soir. Samedi matin, comme la majorité d'entre vous, je me réveille avec l'intention plus ou moins ferme de finir par me lever. J'amorce le mouvement de celui qui va poser le pied gauche sur le parquet, ma place dans le lit fait que je me lève du pied gauche tous les matins, et je n'ai pas pu poser le pied. Une douleur vive m'a cloué sur place. Mon ami lumbago était de retour. J'ai remis le tout sous la couette en me disant que lundi serait un autre jour.
Toujours est-il que nous étions vendredi, ce moment où dans leur façon de quitter le bureau, de vous dire bon week-end, de bouger avec d'amples gestes comme si ils n'allaient jamais revenir, certains de vos collègues vous donnent l'impression qu'ils vont s'éclater comme des bêtes et qu'ils vont revenir lundi en vous disant "Putain, qu'est-ce qu'on s'est foutu" comme si nous, nous nous étions fait chier comme des rats morts.
Pour ce qui me concerne c'est calmement et humblement que j'ai quitté le bureau. Faut croire que je me doutais de quelque chose.
Je vous la fais courte. Je me suis couché vendredi soir. Samedi matin, comme la majorité d'entre vous, je me réveille avec l'intention plus ou moins ferme de finir par me lever. J'amorce le mouvement de celui qui va poser le pied gauche sur le parquet, ma place dans le lit fait que je me lève du pied gauche tous les matins, et je n'ai pas pu poser le pied. Une douleur vive m'a cloué sur place. Mon ami lumbago était de retour. J'ai remis le tout sous la couette en me disant que lundi serait un autre jour.
Discours pour un départ en retraite
Cher Gérard, si malgré ton grand âge et tout le respect que
nous te devons tu nous permets de t'appeler Gérard, c'est ici que pour toi la
route se termine. Comme le tocsin, l'heure du bilan a sonné. Comme un lion qui a arpenté les coins et recoins parfois désertiques de la savane du savoir, ta crinière a aujourd'hui blanchi. Même si, comme nous l'a confié avec tendresse Maïthé, tu ne rugis plus comme avant, ta passion demeure.
Après avoir mené une enquête approfondie et recueilli moult
témoignages, nous avons cherché quel serait le mot qui te caractériserait le
mieux. Tout de suite rebelle s'est imposé comme une évidence. Ta vie a été
parsemée de bras d'honneur mais toujours avec cette élégance qui te
caractérise. Si tu es né à Sainte Adresse nous l'allons voir que de prédestination il n'y a pas, car comme le disait ce cher Michelet "Le chêne ne doit pas tout au gland", ce n'est pas Jérôme qui nous contredira . Ainsi, première légende urbaine te
concernant, il se dit qu'à ta naissance sous le regard interloqué de la sage-femme c'est ton majeur gauche qui le premier apparut.
Ainsi, tout petit déjà, tu contestais les institutions, les conservatismes, la
répression. A telle enseigne qu'en 1956, par solidarité envers les hongrois
dont le pays vient d'être envahi par les chars soviétiques, tu décides de
redoubler ta première année de maternelle. Les historiens ne se sont pas encore
penchés sur les répercutions de ce geste mais toujours est-il que quelque temps
plus tard le mur de Berlin tombait.
En 58 ton attitude est apparemment plus ambiguë. C'est en
cette année de retour au pouvoir du Général que tu ingurgites d'un seul coup
d'un seul CP et CE1. On pourrait voir dans cet acte l'allégeance, le
renoncement de celui qui à son échelle avait à quatre ans commencé à saper les
bases d'une société lancée à pleine vitesse sur l'autoroute de la consommation
et de l'hédonisme. Mais c'était mal te connaître. Conscient qu'il était contre-productif
d'avoir raison trop tôt, tu entras en clandestinité, devenant agent dormant de
la cause. Malgré tout, trépignant en ton fort intérieur, tu fis une petite
rechute en ratant le concours de l'école normale. Mais tu rentras vite dans le
rang en étant admis l'année suivante. Nous étions en 66. Quelque chose en toi
te disait que le grand soir était proche. Et c'est ainsi que ton action
clandestine donna tous ses résultats deux ans plus tard au cours du printemps
période que l'on appela plus tard les évènements de mai 68, période au cours de
laquelle tes talents d'activiste firent merveille. Faisant tienne et
expérimentant les nouvelles libertés, tu investis la même année, oriflamme
fièrement dressé, l'école normale des filles, car homme toujours en avance sur
son temps, tu n'attendras pas 69 comme Jane et Serge. Tu fus l'auteur de
slogans encore aujourd'hui dans toutes les mémoires tels que : Arrêtez
le monde, je veux descendre, Baisez-vous les uns les autres sinon ils
vous baiseront, plus obscure À bas le crapaud de Nazareth,
La barricade ferme la rue mais ouvre la voie, Faites l'amour puis...
recommencez, et celui que nous pouvons encore lire aujourd'hui dans ton
regard Céder un peu c'est capituler beaucoup.
Bien sûr, Gérard, le contrecoup fut rude. L'année 69,
malgré les promesses qu'elle contenait ne fut pas à la hauteur. Les pavés
avaient repris leur place, recouvrant la plage que l'on avait foulée quelque
mois plus tôt. Il est vrai que s'annonçaient les années pompidoliennes qui en
terme d'érotisme ne figurent pas dans le top 10 des années les plus bandantes
ou mouillantes, c'est selon. Et encore, ignorais-tu qu'allaient leur succéder les giscardiennes. Molesse et assèchement étaient à venir. Mais pour toi, la période guimauve n'allait pas durer. Le lionceau allait devenir jeune lion fougueux comme l'on te surnomma dans le milieu de la tumultueuse contestation estudiantine. En 70 tu entames ta formation universitaire qui te fera entrer dans l'ordre des PEGC, sorte de couteau suisse de l'éducation nationale. En 71, année qui laissa peu de souvenirs dans la mémoire collective, on se demande encore à quoi elle servit, tu échoues à ton examen de passage en 3ème année. Nous devons t'avouer que nous avons longtemps hésité à utiliser ce verbe "échouer" car à la réflexion tu n'as jamais échoué, tout au plus as-tu pris un peu plus de temps que le commun des mortels. Ensuite, c'est go West, on the road, dernières effluves de patchouli. L'aventurier que tu es taille la route pour débarquer à Buchy. Buchy, chef lieu de canton, Buchy et sa gendarmerie, Buchy et ses foires, Buchy et ses halles, Buchy et sa gloire locale Ernest Marius Noury et bien sûr Buchy et son collège dans lequel tu pénètres pour la première fois en 1974 et dont, tel le numéro 6 dans le village, tu ne sortiras plus. Mais comme lui, tu n'auras de cesse de crier que tu n'es pas un numéro mais que tu es un homme ...libre. "Bonjour chez vous." Avant d'y entrer de plein pied tu fais un détour par la caserne et en 75, l'année du canon, tu deviens de plein droit PEGC maths-techno.
Et là, le spécialiste de l'agit prop que tu es va transformer ce paisible collège en bastion de la contestation, en laboratoire du slogan qui tue, nous y reviendrons, en avant-garde de la rébellion, mot qui, si cela était possible, te résumerait, lion rebelle rugissant que tu es. Avec toi, les principaux vont devenir secondaires, le B.O n'aura rien d'original, tu n'auras pas besoin des circulaires pour tourner la page, tu créeras un comité de défense du mammouth, tu dénonceras le fait que tout corps d'enseignant lancé dans le bain sans formation subit une poussée vers le bas. Cette soif d'absolu te verra un jour te lever au cours d'une réunion et déployant ta majesté tu pointeras un doigt ferme et définitif vers la direction en assénant un sans appel "Madame, vous n'êtes que de passage".
Tout comme Lawrence d’Arabie traversa les déserts sans jamais perdre de vue son ambition d’unification des peuples, tu as traversé, tels des plumeaux qui n’empêchaient pas la poussière de se redéposer, les réformes, les réformettes, la réformite aigue sans que jamais tes nobles ambitions tant pédagogiques qu’humaines n’en pâtissent. Les Haby, Fontanet, Beulac, Faure, Savary, Chevènement, Monory, Jospin, Allègre, Lang, Chatel, Darcos, Ferry, j’en passe et des moins bons, sont passés, se sont dépassés sans jamais se rattraper, ont parfois trépassé et t’ont souvent lassé.
Côté ministère, une réforme, pour faire court, c'est une circulaire, côté enseignants ce sont des manifestations et qui dit manifestation dit...slogans. Le bon slogan est à la manifestation ce que le sloggy est aux fesses, il épouse parfaitement les formes de la contestation, il met en valeur ce qui dépasse du rang. Et ce qui dépasse du rang, Gérard, ça te connait. Alors avec toi, du slogan, en veux-tu en voilà comme si il en pleuvait. Non dénué de fondements et à la rime profonde, le désormais célèbre "Aucu, aucu, aucune hésitation, mettons leur dans le fion". Le plus radical et sans appel "Assez de cette société". Et celui dont tu es le plus fier "Non, non, non à ta réforme bidon. Oui, oui, oui à l'imagination". D'aucuns auraient pu entrevoir dans cette proposition d'alternative un ramollissement de ton intransigeance, mais que nenni, il fallait y voir une revendication sur ses deux pieds ce qui évitait de se retrouver à quatre pattes, position mettant à la merci de tous les abus du pouvoir. Comme aurait pu le dire Rocco Sifredi, mis bout à bout ces slogans donnaient le plaisir de se sentir vivant.
Bien sûr, il n'est pas de mots, il n'est pas de phrases qui puissent ne serait-ce qu'esquisser celui que tu es dans la classe, dans le collège et ailleurs mais le seul point commun que nous avons avec l'institution te concernant, c'est que, nous te le certifions, pour nous tu es hors classe.
Et là, le spécialiste de l'agit prop que tu es va transformer ce paisible collège en bastion de la contestation, en laboratoire du slogan qui tue, nous y reviendrons, en avant-garde de la rébellion, mot qui, si cela était possible, te résumerait, lion rebelle rugissant que tu es. Avec toi, les principaux vont devenir secondaires, le B.O n'aura rien d'original, tu n'auras pas besoin des circulaires pour tourner la page, tu créeras un comité de défense du mammouth, tu dénonceras le fait que tout corps d'enseignant lancé dans le bain sans formation subit une poussée vers le bas. Cette soif d'absolu te verra un jour te lever au cours d'une réunion et déployant ta majesté tu pointeras un doigt ferme et définitif vers la direction en assénant un sans appel "Madame, vous n'êtes que de passage".
Tout comme Lawrence d’Arabie traversa les déserts sans jamais perdre de vue son ambition d’unification des peuples, tu as traversé, tels des plumeaux qui n’empêchaient pas la poussière de se redéposer, les réformes, les réformettes, la réformite aigue sans que jamais tes nobles ambitions tant pédagogiques qu’humaines n’en pâtissent. Les Haby, Fontanet, Beulac, Faure, Savary, Chevènement, Monory, Jospin, Allègre, Lang, Chatel, Darcos, Ferry, j’en passe et des moins bons, sont passés, se sont dépassés sans jamais se rattraper, ont parfois trépassé et t’ont souvent lassé.
Côté ministère, une réforme, pour faire court, c'est une circulaire, côté enseignants ce sont des manifestations et qui dit manifestation dit...slogans. Le bon slogan est à la manifestation ce que le sloggy est aux fesses, il épouse parfaitement les formes de la contestation, il met en valeur ce qui dépasse du rang. Et ce qui dépasse du rang, Gérard, ça te connait. Alors avec toi, du slogan, en veux-tu en voilà comme si il en pleuvait. Non dénué de fondements et à la rime profonde, le désormais célèbre "Aucu, aucu, aucune hésitation, mettons leur dans le fion". Le plus radical et sans appel "Assez de cette société". Et celui dont tu es le plus fier "Non, non, non à ta réforme bidon. Oui, oui, oui à l'imagination". D'aucuns auraient pu entrevoir dans cette proposition d'alternative un ramollissement de ton intransigeance, mais que nenni, il fallait y voir une revendication sur ses deux pieds ce qui évitait de se retrouver à quatre pattes, position mettant à la merci de tous les abus du pouvoir. Comme aurait pu le dire Rocco Sifredi, mis bout à bout ces slogans donnaient le plaisir de se sentir vivant.
Bien sûr, il n'est pas de mots, il n'est pas de phrases qui puissent ne serait-ce qu'esquisser celui que tu es dans la classe, dans le collège et ailleurs mais le seul point commun que nous avons avec l'institution te concernant, c'est que, nous te le certifions, pour nous tu es hors classe.
dimanche 7 juillet 2013
Hier, je suis mort
Hier, je suis mort. Plus précisément hier soir. Il est vrai que cela n'a maintenant plus beaucoup d'importance. Le fait est que je ne suis plus vivant. Je ne m'en suis pas aperçu tout de suite. Si je reconstitue les circonstances de ma mort, cela s'explique. J'étais seul quand cela est arrivé. Je regardais par la fenêtre les branches du noisetier qui ondulaient dans le vent. A un moment donné mon cœur s'est probablement arrêté de battre et j'ai quand même continué à regarder par la fenêtre. Je n'ai jamais eu pour habitude de me prendre le pouls. Avant cet instant qui me fut fatal je ne m'étais jamais inquiété de savoir quels indices seraient susceptibles de m'indiquer que sans l'ombre d'un doute j'étais mort. Je devais certainement avoir le regard fixe pourtant l'impression de voir demeurait. Je ne pensais à rien mais cela m'arrivait fréquemment. Du temps a passé. J'ai commencé à avoir un peu froid. J'ai ressenti comme un engourdissement. Ce qui m'a mis la puce à l'oreille c'est lorsque quelqu'un a essayé de me faire un massage cardiaque. C'est à ce moment là que j'ai pris conscience que mon cœur ne battait plus. J'ai senti des mains appuyer sur ma poitrine. Je ne pouvais plus parler, sinon j'aurais dit à celui qui s'acharnait de laisser tomber. Il est vrai que je ne me sentais plus concerné par ce qui se passait. Surtout, je n'ai jamais supporté, même si c'est arrivé, de faire de la peine à ceux que j'aime. Alors, plutôt que de les voir pleurer, je suis parti, leur laissant un peu de moi.
mercredi 3 juillet 2013
Quand
Tu lampadaires, tout s'éclaire
Pris par le souffle de l'air
Le papillon est un éclair
Qui grésille dans la lumière
La chaleur est un parfum
Elle grille une dernière fin
Où s'évanouit demain
Ne me reste que ta main
Pris par le souffle de l'air
Le papillon est un éclair
Qui grésille dans la lumière
La chaleur est un parfum
Elle grille une dernière fin
Où s'évanouit demain
Ne me reste que ta main
mardi 2 juillet 2013
Discours pour un anniversaire
Un
propos liminaire pour préciser que ce qui suit a été inspiré par Jorge que sa
nature quelque peu bourrue empêche parfois de donner libre cours à son
romantisme qui, bien que rêche, n’en est pas moins touchant. Comme il aime à le
dire, l’amour est dans les cordes, celles que l’on gratte, que l’on pince, que
l’on frôle, que l’on caresse.
Chère Dorothée, si tu me permets de t’appeler
Dorothée, tu as certainement constaté que je n’étais physiquement pas présent
parmi vous. Vos yeux n’auront donc pas le plaisir de se poser sur ce physique
que d’aucun considère, dans sa catégorie, comme n’étant pas dénué d’intérêt. Je
ne sais pas qui de vous ou de moi le regrette le plus. C’est donc une autre
langue dans une autre bouche qui prononce ces mots qui te sont destinés. Tu
fêtes aujourd’hui ton anniversaire. Quand, sous le sceau du secret, ce cher
Jorge m’a donné ton âge, j’en suis tombé à la renverse. Non, lui ai-je dit, ce
n’est pas possible, redis-le moi. Ce qu’il fit. Sans hésitation, il le redit.
Incrédule, je dus me rendre à l’évidence, qu’au moins jusqu’à présent, tu avais
vécu à l’abri du temps qui, telle la lumière du première instant, te préservait
de l’ombre des années. Ce teint frais, ce regard pétillant, cette démarche
primesautière, cette légèreté d’un matin d’été ont traversé les années comme
autant de secondes.
Ces mots qui, malgré mes efforts, écorchent la
réalité ont exhumé mes lectures d’antan. Comme une madeleine encore chaude, ma
mémoire a laissé filtrer le parfum du lys dans la vallée qui fait de toi cette
femme balzacienne de trente ans et Jorge est ton sir Arthur Ormond.
De là où je suis, je devine que tu rougis, que tu
te retournes pour voir de qui l’on parle Nous sommes donc en 83,
1983. La vague rose est en train de s’échouer sur la plage des désillusions et
toi, subrepticement tu fais irruption au grand jour. Fait exceptionnel, tu sais
déjà parler, confirmant, sans qu’il soit besoin d’un examen approfondi, que tu
es une fille. Tu balance quelques « Salut ! » à l’assistance dont
la sage-femme qui a encore les mains dans le cambouis. D’un coup de dent, car
tu es déjà incisive, tu coupes le cordon, tu fais un nœud pour te souvenir de
ce jour et tu sautes dans ta première couche mais tu n’en remettras pas une. Et
ensuite ? Ensuite, ça va très vite. Tu quittes la maternité avant ta mère,
ce qui te permet de lui préparer sa chambre. Et puis tout va s’enchaîner. La
maternelle où ta maitresse te charge de garder tes petits camarades pendant la
sieste et de les consoler lorsqu’ils ont un gros chagrin. Et ainsi jusqu’au
lycée où il t’arrivera à l’occasion de diriger des conseils de classe. Côté
garçons, après quelques expérimentations pour te faire une idée de tes
potentialités, tu sauras les diriger vers la porte G, G comme j’ai envie,
vas-y. Et puis un jour, tu vas rencontrer ton bel et sensuel lusitanien. Il va
te faire découvrir la morue sous toutes ses formes, le maçon trapu, le fado
avec Amalia, le Benfica, Eusébio, les œillets, le Tage et, tel Vasco de Gama scrutant le large avant de
partir à la conquête d’un monde encore inconnu,
il te fera voguer par delà l’horizon pour atteindre les ultimes frissons
du désir.
Ceci
dit, il n’y a pas que le cul dans la vie, il y a aussi l’amour qui donnera
naissance, moyennant quelques contractions, aux enfants qui aujourd’hui égayent
vos matins, vos soirées, vos nuits à tel point que dès que vous pouvez vous les
refilez aux grands-parents.
Comme
me l’a finement fait remarquer Jorge, une fois n’est pas coutume, ce n’est pas
en quelques misérables lignes que je pouvais esquisser l’indicible. Toujours
selon ton gratteur de cordes préféré, les mots qui peuvent parler de toi sont
dans le cœur de celui qui t’aime.
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