jeudi 24 janvier 2013

Ne serait-ce qu'une fois

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Une histoire d'amour. J'ai oublié ce qu'est une histoire d'amour. Je me suis posé la question en voyant apparaître la date du 14 février. J'ai oublié l'état amoureux. J'ai cherché avec un tel acharnement que le doute en moi s'est immiscé. Et si je n'avais jamais été amoureux. Si toute ma vie j'étais passé à côté, à côté des délices et des tourments. J'ai tout repris depuis le début. J'ai fait défilé les visages, les membres, les corps dans leur entier. J'ai lu tous les prénoms dans le calendrier de la poste. Rien. Pas un seul n'a fait ressurgir ne serait-ce qu'un vague souvenir, une quelconque émotion, un vague désir. Je suis resté un long moment le regard dans le vide. J'ai ressenti une déception, la déception causée par le vide, le néant. Alors comme ça, je n'étais rien ou presque. Tout en laissant une partie de mon cerveau continuer les recherches, je me suis demandé si j'avais quelque chose à voir dans cette affaire. Plus précisément, avais-je une part de responsabilité dans ce constant état de non-amour. Je me suis d'abord regardé dans la glace. Cela n'a suscité aucune remarque de ma part. Mon physique, vêtu ou nu, était innocent. Mon caractère, ma façon d'être, mes opinions politiques, qui était le coupable? Il m'était quand même bien arrivé de bander pour quelqu'un, même si ce n'était pas réciproque?

mardi 22 janvier 2013

My god!

Ce matin je trempai une biscotte dans mon thé lorsqu'une information provenant de la radio m'a fait sourire. Ce qui prouve que même endormi, notre esprit reste en éveil. Cette information concernait le Vendée Globe. En règle générale, je ne m'intéresse pas à la voile. Je ne sais pas pourquoi, mais c'est ainsi. Bien sûr, je connais le nom des courses, celui des marins, celui des vainqueurs, les caractéristiques techniques des différentes embarcations mais je n'y trouve pas le moindre intérêt. Il est fort probable que je n'aime pas les héros solitaires, derniers aventuriers qui bravent les éléments déchaînés et qui sont élevés au rang de demi dieu alors  que personne ne leur a demandé d'aller voguer je ne sais où sur le cassoulet William Saurin. C'est une actualité que je subis. Donc, ce matin, écoutant d'une distraite attention le journal des sport, le journaliste de faction nous annonce d'une voix catastrophée une nouvelle que de son point de vue je devine catastrophique, à savoir "Jean-Pierre Dick a perdu sa quille".
Sa femme en a-t-elle été informé?

jeudi 17 janvier 2013

De 12 mais mieux



Dans la brume noire du soir j’attendais de la voir
Elle a pris son amour à l’aube d’un autre jour
Du froid du désespoir je renaîtrai plus tard  
Mon âme déclame et dans le néant sombre

Je la cherche sans savoir dans les rues du hasard
Se diffuse le parfum de nos derniers matins
Dans l’écho d’un écart elle vit dans mon regard
Comme un retour sans fin adoucit mon chagrin

En tout cas


En tout cas les toucans font du boucan 
Fière de sa fève le lièvre a la fièvre
Bravache la vache cravache 
Le cheval cavale vers l’aval
Bouh fait le hibou au bout de son bambou
Pendant que le pantois panda
Les poussins se poussent un peu  
La grenouille farfouille et gargouille
Le crocodile croque et deale 

à suivre

Ce matin

Ce matin, entre la douche et le thé qui refroidit, le sujet des habitudes matinales est revenu sur le devant de la table. L'impression de vivre, du lundi au vendredi, selon un protocole non écrit mais que je suis scrupuleusement et plutôt sans m'en rendre compte. Bien sûr, parfois je déroge, souvent contraint par des circonstances qui sont indépendantes de ma volonté. D'ailleurs, l'habitude poussée à ce stade est la défaite de la volonté. Mais peut-être serait-il plus adapté de parler de routine.
Je ne me suis pas encore demandé comment modifier ce protocole. Je ne me suis pas encore penché sur les transitions. Que ce passe-t-il entre ma sortie de la salle de bain et le moment où je saisis le bol. C'est peut-être dans ces entre-deux que se trouve un gisement de fantaisies, de variations, de découvertes de l'inconnu.

vendredi 11 janvier 2013

Bout à bout



Elle faisait l’amour du bout des lèvres.
C’est sûr dans le spasme elle était brève.
Lui pas les yeux en face des trous
Et jamais il n’allait jusqu’au bout.

C’était Betty elle avait tout pour
C’était de loin qu’elle faisait l’amour
C’était Boby l’était plutôt pour
C’était lui qu’était devenu sourd

La rencontre à l’autre bout du monde
Il l’avait touché du doigt  la ronde
Il se voyait déjà comme une fronde
Qui visait la pomme de la blonde

Tout prêt il voulait lui faire plaisir
Même de loin elle le faisait frémir
Mais elle reculait sans coup férir
Ne lui restait plus qu’à s’en saisir

jeudi 10 janvier 2013

Toi

Dans ton regard j'étais ton autre toi
L'obscurité impénétrable 
Une prière autre 
Sur les branches de notre croix
Le jour était un matin qui fuyait le ciel
La lumière se perdait dans la terre
Elle s’obstinait jusqu’à la disparition
Et laissait se répandre le froid
Les vagues s'étaient échappées
Jusqu'à se confondre
Pourquoi s'obstine cette question
De l'amour sans destination
Qui arrache l'horizon
Pourtant je sentais battre mon cœur
Attendant que me quitte la peur 
La perspective s'estompait
Le coin de la rue était un souvenir
Elle ne s'était pas éloignée, je l'avais laissée partir
Je revois les courbes de son visage
Ses joues que réunissaient ses lèvres
Les phrases qu'elles formaient enrobaient mon âme
Dans son regard s'ouvrait ma vie
Comme une page qui aurait accueilli tous les mots
Je me souvenais des instants qui caressaient sa peau
Du flot de l'abandon qui rejetait les souvenirs
De ses pas que je n'osais croire 
Le présent était l'écho du premier jour
Je croyais que l'amour repoussait la mort
Que dans le vent se verraient toujours 
Ses cheveux éclairer le paysage
Longtemps encore après que mes yeux se soient fermés 

 


mercredi 9 janvier 2013

Pour certains

Un papa, une maman.
Un pénis, un utérus.
Un gland, un clitoris
Une testostérone, une ovulation
Une érection, une lubrification
Une fellation, un cunnilingus
Un tenant, un aboutissant
Une éjaculation, un orgasme
Un spermatozoïde, un ovule
Un engrossement, une procréation

L’un dans l’une, ainsi en a-t-il été de toute éternité. Dame nature ou dieu, c’est selon, a fixé ces règles. On ne peut aller contre. Il en va de la sauvegarde de notre civilisation. Préservons-nous de la polygamie, de l’échangisme, de la sodomie, de l’inceste, de la pédophilie et accessoirement de la zoophilie.