Si je te dis que je t'aime à perdre haleine
Ton amour effacera-t-il ma peine?
Si je te dis que je t'aime à perdre le nord
Ton amour sera-t-il plus fort?
Si je te dis que je t'aime à perdre le temps
Ton amour sera-t-il follement?
Si je te dis que je t'aime à perdre la raison
Ton amour embrasera-t-il l'horizon?
Tu es là. Il n'est plus question de rien.
vendredi 28 février 2014
Prendre aux mots
Il était vieux. Ne lui restait plus que les dires du
désir. Allongé sur la rive, son désir reposait dans ses rides. Il
l’exprimait. Il recherchait le plaisir
des mots qui voyageaient de son esprit à sa bouche. Sur ses lèvres,
ils prenaient corps. Il disait "Encore".
mercredi 26 février 2014
Fragments
Il est temps
Je t'attends
A la surface de l'étang
Je m'étends
Pour un moment
Avec les mots de l'instant
Ceux que tu lisais en partant
Je t'attends sur le banc
Je te cherche dans le soleil couchant
La chaleur des jours d'avant
Les reflets du mouvement
Comme lorsque tu étais enfant
Je t'attends
A la surface de l'étang
Je m'étends
Pour un moment
Avec les mots de l'instant
Ceux que tu lisais en partant
Je t'attends sur le banc
Je te cherche dans le soleil couchant
La chaleur des jours d'avant
Les reflets du mouvement
Comme lorsque tu étais enfant
mardi 25 février 2014
Le tout premier (fiction) 1 et 2
J'ai rassemblé mes souvenirs, tous mes souvenirs. J'ai le sentiment
qu'il n'en manque pas un seul. Pour certains, je suis allé les
rechercher très loin. Rien ne dit qu'ils soient tous complets. Quelques
morceaux ont pu se perdre en route mais en tout cas, même incomplets,
ils recèlent l'essentiel. Il est possible que ma mémoire ait fait de la
rétention mais ce n'est certainement pas sans raison. Je suis persuadé
que ma mémoire me veut du bien. Une fois rassemblés, je les ai triés.
Cette phase s'est révélée complexe. Après quelques hésitations, j'ai
opté pour la chronologie. Étant un esprit simple, je privilégie la
linéarité. Combien de fois me suis-je perdu dans des romans dans
lesquels s'entremêlaient passé et présent. D'une certaine façon, mon
souci principal a été de découvrir mon premier souvenir. Si
je prends l'exemple de ma naissance, ma mère me l'a racontée mais est-ce
pour autant un de mes souvenirs? Une question en entraînant une autre,
je me suis demandé ce qu'était un souvenir. Un épisode de ma vie avec un
début et une fin. Une sorte de nouvelle cérébrale. Le souvenir d'un
parfum est-il réellement un souvenir? J'ai coupé court et me suis
concentré sur la recherche du premier. J'ai fini par le trouver. J'ai
décidé que c'était le premier. Il y avait tout lieu de le croire. Alors
pourquoi ce rassemblement de souvenirs? Dans un premier temps, j'avais
l'intention de raconter ma vie. J'étais persuadé que cela ne viendrait à
l'idée de personne d'autre. Je dis cela sans amertume. Et puis en me
racontant, j'avais l'espoir d'apprendre à me connaître, de découvrir qui
j'étais pour autant que je sois décidé à ne rien omettre. Moi est un
sujet qui m'intéresse. Bien sûr, ma vie ne peut se résumer à une
succession de souvenirs, quand bien même ils pourraient être qualifier
de passionnants. Je décide pourtant de commencer par le premier.
Je suis persuadé que je finirai par découvrir le point commun entre
eux. Même si cela n'apparait pas au premier coup d’œil, le désordre
de ma vie répond à quelque chose que je suis encore incapable de
définir, mais je sens une puissance qui me guide.
Rien de pire que de dépérir. Ce n'est pas la première fois. Mais à chaque fois l'urgence se fait plus pressante. Il m'est impossible d'évaluer le temps restant. J'ai l'espoir de gagner un peu de vie en me débarrassant de morceaux de mon passé. Je le convertis en mots que j'offre aux autres. Libre à eux de les lire. J'échange de l'avant pour de l'après.Mais cette fois-ci, que j'espère la dernière, c'est différent. Ce qui reste de ma vie me servira à la raconter. J'ai le temps. Et même si je ne l'ai pas. Je le prendrai. Jusqu'à la dernière seconde pour un dernier mot. Un dernier point de suspension. Si elle est sans fin, quelqu'un aura l'envie de la finir. Un sourire, un baiser, une caresse, une larme sur sa joue. Noir sur blanc. Je n'ai pas donné de couleur à ma vie.
J'ai commencé petit. Le premier souvenir est un bruit. Le bruit de mes pleurs. Des pleurs du refus. Je n'ai jamais été à l'aise avec les autres. Les premiers autres étaient des enfants. Des enfants dans une cour, des enfants dans une classe. Des enfants qui parlent, qui me parlent. Des enfants que je regardent sans comprendre ce qu'ils me veulent. Certainement pas grand chose mais comment le savoir. J'étais sur le pas de la porte. La main qui tenait la mienne allait relâcher son étreinte. J'allais me retrouver seul. Peut-être pour toujours. Et j'ai pleuré. Que pouvais-je faire d'autre? Ma mère m'a laissé là. Je n'ai pas pensé à lui en vouloir. Une autre femme s'est adressée à moi. Elle m'a pris par la main mais c'était une autre main. Elle m'a montré une place. Je découvrais que chacun avait une place. "Voici ta place et range tes affaires." Il y aurait toujours quelqu'un pour me désigner ma place.
Rien de pire que de dépérir. Ce n'est pas la première fois. Mais à chaque fois l'urgence se fait plus pressante. Il m'est impossible d'évaluer le temps restant. J'ai l'espoir de gagner un peu de vie en me débarrassant de morceaux de mon passé. Je le convertis en mots que j'offre aux autres. Libre à eux de les lire. J'échange de l'avant pour de l'après.Mais cette fois-ci, que j'espère la dernière, c'est différent. Ce qui reste de ma vie me servira à la raconter. J'ai le temps. Et même si je ne l'ai pas. Je le prendrai. Jusqu'à la dernière seconde pour un dernier mot. Un dernier point de suspension. Si elle est sans fin, quelqu'un aura l'envie de la finir. Un sourire, un baiser, une caresse, une larme sur sa joue. Noir sur blanc. Je n'ai pas donné de couleur à ma vie.
J'ai commencé petit. Le premier souvenir est un bruit. Le bruit de mes pleurs. Des pleurs du refus. Je n'ai jamais été à l'aise avec les autres. Les premiers autres étaient des enfants. Des enfants dans une cour, des enfants dans une classe. Des enfants qui parlent, qui me parlent. Des enfants que je regardent sans comprendre ce qu'ils me veulent. Certainement pas grand chose mais comment le savoir. J'étais sur le pas de la porte. La main qui tenait la mienne allait relâcher son étreinte. J'allais me retrouver seul. Peut-être pour toujours. Et j'ai pleuré. Que pouvais-je faire d'autre? Ma mère m'a laissé là. Je n'ai pas pensé à lui en vouloir. Une autre femme s'est adressée à moi. Elle m'a pris par la main mais c'était une autre main. Elle m'a montré une place. Je découvrais que chacun avait une place. "Voici ta place et range tes affaires." Il y aurait toujours quelqu'un pour me désigner ma place.
Flot
Par les rues de la ville
Les pas frappent le pavé
Les murs renvoient le bruit
Vers les mouvements du passé
Les destinations se croisent
Les horizons se froissent
Les mots cheminent sur les voix
Les espoirs sont sur un fil
Se balancent comme des fruits
Dans le vent de nos pensées
La marée remonte le fleuve
Dans des vagues incertaines
Une envie de plonger
De devenir cette eau, ce courant
Les remous frissonnent, disparaissent
Les ponts baignent dans leur image
Se laissent frôler par les ailes
Les nuages précipitent la nuit
Je reviendrai
Les pas frappent le pavé
Les murs renvoient le bruit
Vers les mouvements du passé
Les destinations se croisent
Les horizons se froissent
Les mots cheminent sur les voix
Les espoirs sont sur un fil
Se balancent comme des fruits
Dans le vent de nos pensées
La marée remonte le fleuve
Dans des vagues incertaines
Une envie de plonger
De devenir cette eau, ce courant
Les remous frissonnent, disparaissent
Les ponts baignent dans leur image
Se laissent frôler par les ailes
Les nuages précipitent la nuit
Je reviendrai
samedi 22 février 2014
Là-bas aussi
Je suis également domicilié ci-dessous si vous souhaitez faire des commentaires, ce qui semble plus simple qu'ici.
http://votrespritmaplume.wordpress.com/
http://votrespritmaplume.wordpress.com/
vendredi 21 février 2014
Toi même
Toi tu m'aimes
Même pas moi
Toi sans elle
Pêle-mêle moi
Toi carême
Écrème moi
Toi tu t'en mêles
Emmêle moi
Toi tu t'écartes
Démâte moi
Toi t'es moite
Déboîte moi
Toi si frêle
Fidèle moi
Toi si belle
Rappelle moi
Toi si miel
Éveille moi
Même pas moi
Toi sans elle
Pêle-mêle moi
Toi carême
Écrème moi
Toi tu t'en mêles
Emmêle moi
Toi tu t'écartes
Démâte moi
Toi t'es moite
Déboîte moi
Toi si frêle
Fidèle moi
Toi si belle
Rappelle moi
Toi si miel
Éveille moi
Bulletin
Je ne goûte pas la pluie
Le vent me coupe le souffle
Le froid me donne des coups
L'orage me désespère
Les nuages me font rêver
La glace me fait fondre
Le givre me rend fou
L'éclair me rend lucide
Je m'emporte dans la tempête
Le vent me coupe le souffle
Le froid me donne des coups
L'orage me désespère
Les nuages me font rêver
La glace me fait fondre
Le givre me rend fou
L'éclair me rend lucide
Je m'emporte dans la tempête
mardi 18 février 2014
Un jour
L'oubli, dans les plis de mes souvenirs,
Disparait des jours sans lendemain
Le matin me rappelle le jour d'avant
Comme la caresse d'un souffle passé
Se transmettent des mots jamais entendus
Et se perdent dans l'incertitude de l'espoir
Chaque battement réduit l'espace
Enfin m'éloigne du dernier instant
De cette nuit qui m'absorbe sans fin
Des fragments de notre amour coulent
Et s'enroulent autours de mes pas
Me portent vers ce que je devine
Disparait des jours sans lendemain
Le matin me rappelle le jour d'avant
Comme la caresse d'un souffle passé
Se transmettent des mots jamais entendus
Et se perdent dans l'incertitude de l'espoir
Chaque battement réduit l'espace
Enfin m'éloigne du dernier instant
De cette nuit qui m'absorbe sans fin
Des fragments de notre amour coulent
Et s'enroulent autours de mes pas
Me portent vers ce que je devine
Le tout premier (fiction)
J'ai rassemblé mes souvenirs, tous mes souvenirs. J'avais le sentiment qu'il n'en manquait pas un seul. Pour certains, je suis allé les rechercher très loin. Rien ne dit qu'ils soient tous complets. Quelques morceaux ont pu se perdre en route mais en tout cas, même incomplets, ils recèlent l'essentiel. Il est possible que ma mémoire ait fait de la rétention mais ce n'est certainement pas sans raison. Je suis persuadé que ma mémoire me veut du bien. Une fois rassemblés, je les ai triés. Cette phase s'est révélée complexe. Après quelques hésitations, j'ai opté pour la chronologie. Étant un esprit simple, je privilégie la linéarité. Combien de fois me suis-je perdu dans des romans dans lesquels s'entremêlaient passé et présent. D'une certaine façon, mon souci principal a été de déterminer quel était mon premier souvenir. Si je prends l'exemple de ma naissance, ma mère me l'a racontée mais est-ce pour autant un de mes souvenirs? Une question en entraînant une autre, je me suis demandé ce qu'était un souvenir. Un épisode de ma vie avec un début et une fin. Une sorte de nouvelle cérébrale. Le souvenir d'un parfum est-il réellement un souvenir? J'ai coupé court et me suis concentré sur la recherche du premier. J'ai fini par le trouver. J'ai décidé que c'était le premier. Il y avait tout lieu de le croire. Alors pourquoi ce rassemblement de souvenirs? Dans un premier temps, j'avais l'intention de raconter ma vie. J'étais persuadé que cela ne viendrait à l'idée de personne d'autre. Je dis cela sans amertume. Et puis en me racontant, j'avais l'espoir d'apprendre à me connaître, de découvrir qui j'étais pour autant que je sois décidé à ne rien omettre. Moi était un sujet qui m'intéressais. Bien sûr, ma vie ne pouvait se résumer à une succession de souvenirs, quand bien même ils pourraient être qualifier de passionnants. Je décidai pourtant de commencer par le premier. J'étais persuadé que je finirais par découvrir le point commun entre eux. Même si cela n'apparaissait pas au premier coup d’œil, le désordre de ma vie répondait à quelque chose que j'étais encore incapable de définir, mais je sentais une puissance qui me guidait.
Rien de pire
J'attendais sans intention de nuire
J’attendais sans intention de lui dire
J’attendais sans intention de lui dire
J’attendais sans intention de partir
J'attendais avec l'intention de revenir
J'attendais avec l'intention de revenir
J’attendais avec l’intention de frémir
J'attendais avec l'intention de rougir
J'attendais avec l'intention de lui sourire
J'attendais avec l'intention de mourir
J'attendais sans intention de blêmir
J'attendais avec l'intention de souffrir
J'attendais avec l'intention de m'ouvrir
J'attendais sans intention de fuir
J'attendais avec l'intention de m'enfouir
J'attendais avec l'intention...
J'attendais avec l'intention de rougir
J'attendais avec l'intention de lui sourire
J'attendais avec l'intention de mourir
J'attendais sans intention de blêmir
J'attendais avec l'intention de souffrir
J'attendais avec l'intention de m'ouvrir
J'attendais sans intention de fuir
J'attendais avec l'intention de m'enfouir
J'attendais avec l'intention...
dimanche 9 février 2014
Lignes
Un autre s'est réveillé
Un autre s’est relevé
Je l’ai laissé vivre
Je l’ai laissé partir
Le temps s’est retourné
Quelque chose s’est enfui
Une coupure dans l'infini
Le temps a continué
Je regarde au loin
J’ignore les recoins
Où la seconde se cache
Le jour m'offre une marche
Pour un autre horizon
Avant que ne finisse cette saison
Un autre s’est relevé
Je l’ai laissé vivre
Je l’ai laissé partir
Le temps s’est retourné
Quelque chose s’est enfui
Une coupure dans l'infini
Le temps a continué
Je regarde au loin
J’ignore les recoins
Où la seconde se cache
Le jour m'offre une marche
Pour un autre horizon
Avant que ne finisse cette saison
Encre
Avec application, je trace chaque lettre. Avec douceur ma main se déplace sur la feuille. Ma peau glisse sur le papier. J'ai cette envie de voir apparaître les mots. Les formes que découvrent mes yeux. Les sons que forment mes lèvres. Comme un enfant, je progresse avec lenteur, hésitation avec la volonté de bien faire. Les lettres se lient. Je ressens le plaisir des rondeurs. Mes doigts appuient, impriment le relief. Je suis à nouveau en classe mais la crainte ne m'accompagne pas. Je me souviens des lignes, des interlignes. Comme réservé au mystère, le quatrième restait vierge. Compter le nombre de carreaux. L'interdiction de dépasser. Le crissement de la plume. La marge que viendraient troubler des lettres rouges. L'écriture penchée comme poussée par le vent. La coupure des mots. Je me souviens de la voix qui naviguait entre les rangées. La voix qui dictait, qui découpait syllabes. Nous étions chargés de reconstituer les mots, de traduire les sons en signes.
Je ressens à nouveau ce plaisir de tracer des lettres. J'assemble. Je vais lire mes pensée, presque découvrir mes sentiments. Ce qui me traverse l'esprit et allait disparaître se retrouve sur la feuille. Je suis couché sur le papier.
Je ressens à nouveau ce plaisir de tracer des lettres. J'assemble. Je vais lire mes pensée, presque découvrir mes sentiments. Ce qui me traverse l'esprit et allait disparaître se retrouve sur la feuille. Je suis couché sur le papier.
jeudi 6 février 2014
mercredi 5 février 2014
Mauvais genre
Comme l'éphèbe Giton aurait pu le dire à Janus, j'en ai plein le cul. Plein le cul de tous ces casse-couilles se drapant dans leur morale, dans leurs principes, dans leur bon droit. Plein le cul de ces peine à jouir qui savent, qui savent ce qui est bien, qui savent ce qui est mal. Plein le cul de ces croyants de tous poils qui, pour combattre une hypothétique idéologie, voudraient nous imposer des dogmes. Plein le cul de ces droits dans leur bottes qui veulent m'imposer leur vérité. Plein le cul de ces baptisés qui sacrifient l'amour aux principes. Quand je vois Ludovine de la Rochère, j'ai envie de lui foutre des baffes. Je sais, ce n'est pas chrétien mais ça me ferait tellement de bien. Plein le cul de ceux qui cèdent à la réaction.
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