Ce matin, tout a commencé comme d’habitude. Je me suis levé
en prenant garde de ne bousculer personne. Dans la pénombre d’un matin d’été,
il n’est pas toujours aisé de discerner qui est là. Aucune pensée ne me traversait l’esprit alors
que j’enfilais le couloir. L’inverse ne fonctionne pas. Autant que possible, j’ai
pris l’habitude de retarder le surgissement de la première pensée. Cette
première pensée que l’on ne choisit pas et qui peut vous gâcher la journée. Sur
le point d’atteindre la salle de bain, la dernière manifestation de ma virilité
caverneuse s’estompait. Comme le rappel
d’une potentialité que l’on cocherait sur une checklist afin d’être rassuré.
Ensuite, baignant dans une douce liberté, le reste s’enchaîna. C’est ainsi que
je me retrouvai entamant la dernière ligne droite au bout de laquelle se trouve
mon bureau. Sans pudeur, dénué de tout nuage, le ciel s'offrait à mon regard. Les feuilles s'agitaient dans le vent. Arrivé à proximité du bureau, je me suis dit que je pourrais avoir le choix. Celui de laisser le prévu dans mon dos. Je fis ce calcul idiot qui consiste à ajouter 20 à mon âge actuel et qui conduit à se dire "Pourquoi ne pas suivre le chemin de l'envie pour être en vie".
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