vendredi 2 décembre 2016

En attendant

Hier matin, dans un froid qui me mordait le nez de ses petites dents pointues, je marchais d'un pas alerte, cela m'arrive, vers l'abri bus, toujours lui. J'avais en tête un post d'une amie, post qui mettait en évidence les visions rétrogrades, dégradantes, machistes, phalliques, navrantes et révoltantes de notre société vis à vis, notamment, des femmes et des homosexuels. Comme tout homme conscient de sa condition, je me sentais coupable, car bien conscient moi-même de n'être féministe qu'à temps partiel.
Si l'on s'en réfère à cette affiche, que l'on affiche aux yeux de tous, la femme aime être un objet de désir, aime être violentée, violée; participer à des tournantes mais uniquement avec des hommes jeunes, arborant une musculature arrogante et que l'on suppose bien membrés, avec une grosse bite quoi avec laquelle ils ne pensent qu'à niquer tout ce qui passe à proximité mais avec élégance.
Tout à mes réflexions dans l'attente du bus, je lève les yeux  vers le trottoir d'en face où se trouve l'ater ego de mon abri du matin. Et qu'y vois-je placardée? L'autre face de la femme. Celle qui n'a plus rien à se mettre, celle qui est compulsive, celle qui s'émerveille à la vue d'un petit trop mignon, celle qui est dégoutée d'avoir laissé passer un caraco à moins 50%, celle qui devient hystérique à l'approche des soldes, celle qui s'extasie à la vue de la dernière tenue de Kim Kardashian (oui je la connais). Et là, rassemblant les deux faces de la femme, une évidence angoissante me parvient au cerveau : je ne connais aucune femme. Alors, quels sont ces êtres que je fréquente, à qui je parle, à qui je souris, que j'aime? Elles ne seraient donc pas des femmes?  

 

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