dimanche 12 février 2017

Un soir au théâtre

Donc, hier soir je suis allé à l’Étincelle assister à la pièce "Constellations". Je ne vais pas vous raconter l'histoire, de construction originale. Je ne vais pas vous parler de la mise en scène dépouillée. Je ne vais pas vous parler des acteurs, une femme, un homme avec un air de Vincent Cassel. Je ne vais pas vous parler du décor plutôt sobre. Je ne vais pas vous parler du public plutôt jeune et féminin éprouvant les pires difficultés à se séparer de son portable. Non, de tout ça, je ne vais pas vous parler. Je vais vous parler de moi, plus précisément du théâtre et de moi. J'ai toujours eu un problème avec le théâtre. Bien sûr, tout petit, je regardais les émissions en noir et blanc de Claude Santelli sur la seule chaîne du PAF. Un peu plus tard,ce fut "Au théâtre ce soir", en couleur. Mais j'ai toujours eu un problème avec le théâtre. A chaque fois que j'y vais, je me dis "Allez, mon Thierry, cette fois tu vas t'ouvrir, tu vas ressentir le souffle de la création, la subtilité des situations, la profondeur de l'intrigue,la finesse de l'argument". Mais à chaque fois, je passe à côté. Je ne désespère pas pour autant. C'est pour ça que j'y retourne. C'est pourquoi je me suis retrouvé à l’Étincelle. J'étais d'autant plus confiant que Carole, entre deux bières et des remarques sur la gastronomie locale avant d'aller retrouver Martha, m'avait expliqué que c'était une pièce extraordinaire (vous excuserez la pauvreté du vocabulaire) faisant appel à la sensibilité du spectateur.
J'ai regardé. J'ai écouté. Je suis sorti. J'ai marché jusqu'au parking aux tons gris. Je suis monté dans ma voiture. J'ai refermé la portière. Qui suis-je, me suis-je demandé les yeux dans le vague. Serais-je dénué de toute sensibilité? Serais-je incapable de la moindre empathie? Serais-je hermétique aux sentiments, à la souffrance d'autrui? J'étais obligé de me rendre à l'évidence, encore une fois, j'étais passé à côté. Mais, moteur mis en marche, je me suis dit que j'essayerai à nouveau.

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