jeudi 16 février 2017

Vroum

Ce matin, aggravant mon bilan carbone, je n’ai pas pris le bus. Reniant des années de conscience écologique, je suis allé au boulot en voiture, une voiture munie d’un moteur à explosion. Je me suis ainsi retrouvé seul dans un habitacle conçu pour accueillir cinq personnes. Pas de covoiturage. Je me demande si je ne suis pas en train de me trumpiser. Baignant dans une solitude coupable, je n’avais personne à observer, si ce n’est mon reflet dans la vitre. Quelque peu honteux, je me suis arrêté pour faire le plein. Le plein d’un carburant issu d’un pétrole provenant de je ne sais où, raffiné par je ne sais qui et acheminé je ne sais comment. Existe-t-il de l’essence éco-responsable ? Barbotant dans un cloaque de mauvaise conscience, je n’ai pas accéléré dans la descente, aux feux j’ai redémarré en douceur. En résumé, faux-cul, j’ai essayé de me faire croire que j’avais une conduite éco-citoyen. Arrivé au boulot, j’ai fait un bilan. Si mon empreinte carbone avait manifestement laissé des traces, il était indéniable et irréfutable que j’avais gagné du temps. Mais comme j’étais en avance, je l’ai perdu en attendant dans la voiture. Demain, je reste sous la couette.

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